Critique

Publié le 5 décembre, 2024 | par @avscci

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Wicked de John M. Chu

Depuis que Judy Garland a visité le pays magique dans Le Magicien d’Oz, cette terre merveilleuse au bout de la yellow brick road n’a pas fini d’alimenter tous les fantasmes. Mais si Wicked lui rend brièvement hommage (on aperçoit les personnages du film de Fleming au début du film), le film est avant tout un spectacle chatoyant, enlevé, coloré, parfois jusqu’à l’écœurement, mais parfaitement à sa place pour être LE spectacle familial de Noël. Ce qui est drôle et évidemment parfaitement assumé, c’est la rencontre du conte traditionnel et du politiquement correct des années 2020. C’est ainsi que l’héroïne du film est une femme de couleur (elle est verte, lointaine cousine de Shrek), que le racisme ambiant condamne aux yeux de tous. Et sa meilleure amie est à l’inverse une blonde au sourire figé, qui est présentée comme la « gentille ». L’astuce est qu’il ne faut évidemment pas se laisser prendre aux apparences (ni même aux premières scènes du film, qui est construit comme un long flash-back. Un très long flash-back même puisque la durée de cette féérie dépasse les 2 heures et demie. Et encore la fin nous laisse sur notre faim, une seconde partie étant annoncée. C’est peut-être beaucoup et le risque que quelques têtes blondes (ou brunes d’ailleurs) montrent des signes d’impatience n’est pas mince. On aurait peut-être pu couper un peu dans les chansons… Mais foin de grincheries (ça ne se dit pas ?), Wicked apporte aussi des moments de pur délice visuel qui nous replongent l’espace de quelques minutes dans l’univers de l’enfance, ce que nous faisons de gaieté de cœur…

Yves Alion

Film américain de John M. Chu (2024), avec Cynthia Erivo, Ariana Grande, Jonathan Bailey. 2h40.




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