Critique

Publié le 27 septembre, 2024 | par @avscci

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Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel

Les ravages du sida ont été évoqués à chaud par quelques films mémorables, au premier plan desquels Philadelphia de Jonathan Demme aux États-Unis, Les Nuits fauves de Cyril Collard et N’oublie pas que tu vas mourir de Xavier Beauvois en France. Ce virus mortel, le cinéma l’a ressenti cruellement dans sa chair avec sa cohorte de disparus. Trente ans plus tard, Gaël Morel exhume cette ère maudite dans le septième long métrage d’une œuvre consacrée à l’amour sous toutes ses formes. Vivre, mourir, renaître évoque en outre par son titre un film de Christophe Honoré dont le cinéaste a par ailleurs été l’interprète : Plaire, aimer et courir vite (2018). Il y met en scène avec autant de tendresse que de délicatesse la complicité d’un jeune couple avec un voisin photographe qui devient l’amant du mari avant de révéler sa séropositivité. Le dispositif est celui d’une tragédie moderne en trois actes que scande son titre. Circonscrit dans ce champ dramatique, le traitement confine à l’épure et s’en remet pour une bonne part à l’alchimie de ses trois jeunes interprètes : Lou Lampros découverte dans Ma nuit d’Antoinette Boulat, Théo Christine qui fut un bluffant JoeyStarr jeune dans Suprêmes d’Audrey Estrougo et Victor Belmondo qui a réussi à se faire un prénom au fil de ses choix audacieux dont Arrête avec tes mensonges d’Olivier Peyon. L’alchimie miraculeuse qui se crée entre ces trois natures s’appuie pour une bonne part sur un scénario écrit par Morel en tandem avec la complice attitrée de Catherine Corsini, Laurette Polmanss. Sur la corde raide des sentiments en très bonne compagnie.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Gaël Morel (2024), avec Lou Lampros, Victor Belmondo, Théo Christine, Amanda Lear. 1h49.




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