Critique Supremes d'Audrey Estroupo

Publié le 30 novembre, 2021 | par @avscci

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Supremes d’Audrey Estrougo

Le biopic est devenu un genre à part entière qui répond à des codes précis. Résultat, certaines vies sont plus palpitantes que d’autres et ça se voit fatalement à l’écran. On passera sur Aline qui est aux yeux de Valérie Lemercier une véritable croisade amoureuse qui fait rimer amour et humour. Bien au-delà de l’association de JoeyStarr et Kool Shen sous la bannière NTM, Suprêmes s’attache à la naissance du rap français et à la Génération Mitterrand qui a bénéficié de la libération des ondes à travers l’explosion des radios libres, sujet également au cœur d’un film sorti la semaine dernière, Les Magnétiques . Pour avoir filmé la banlieue dès son premier film, Regarde-moi (2007), puis signé la comédie musicale urbaine Toi, moi, les autres (2011), Audrey Estrougo semblait prédestinée pour mener à bien ce projet ambitieux sur un terrain à peu près vierge. Épaulée au scénario par l’indispensable Marcia Romano, associée ces temps-ci à deux autres films de femmes remarquables, L’Evénement d’Audrey Diwan et De son vivant d’Emmanuelle Bercot, la réalisatrice ancre solidement dans son époque la naissance du tandem que personnifient de façon très convaincante Sandor Funtek et Théo Christine. Avec en toile de fond une banlieue qui n’était que fort peu représentée dans le cinéma de l’époque où les débutants chantent en plein air, parfois les pieds dans la boue, faute de structures adaptées, sous l’œil des forces de l’ordre toujours promptes à intervenir pour disperser ces fauteurs de troubles en puissance. À travers cette épopée musicale, c’est une révolution des mœurs que chronique Suprêmes.

Jean-Philippe Guerand

Film français d’Audrey Estrougo (2021), avec Théo Christine, Sandor Funtek, Félix Lefebvre 1h52.




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