Publié le 29 juin, 2017 | par @avscci
0Sans pitié de Byun Sung-Hyun
Malgré sa présence hors compétition à Cannes, on ne tient sans doute pas en Byun Sung-hyun, dont c’est le troisième film, une véritable nouvelle révélation du cinéma coréen. Ce réalisateur se place d’ailleurs résolument dans la tradition du thriller asiatique, en lorgnant plus particulièrement du côté de Hong Kong (Johnnie To ou Andrew Lau). On retrouve dans son film toutes les composantes classiques: clans mafieux, prison, infiltration, trahison, rapports virils avec un sous-texte gay tellement évident que le cinéaste, intelligemment, ne prend pas la peine de s’y appesantir, sans oublier une violence très graphique et une dimension évidemment tragique. Plus qu’un film d’auteur, il s’agit donc plutôt d’un vrai film de producteur, un film de genre calibré émanant d’une des meilleures firmes coréennes actuelles (CJ Entertainment), qui a produit précédemment Park Chan-wook aussi bien que Bon Joon-ho. Une fois ceci constaté, reste que ce film (très) noir est un très bon produit dans sa catégorie. Le récit est bien écrit avec des ruptures dans la chronologie jamais gratuites, la mise en scène stylée et l’interprétation de tout premier ordre. Rien de neuf, mais un très honnête thriller, classique, et qui respecte son contrat.
Laurent Aknin
Bulhandang / The Merciless. Film sud-coréen de Byun Sung-hyun (2017), avec Sul Kyung-gu, Tim Si-wan, Kim Hie-won. 2h.
Critique en partenariat avec l’ESRA.