Critique Robuste de Constance Meyer

Publié le 28 février, 2022 | par @avscci

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Robuste de Constance Meyer

Hasard de la programmation, on vient de quitter Gérard Depardieu affublé de la pipe et du chapeau d’une version fatiguée de Maigret et pensionnaire d’une Maison de retraite pour le retrouver dans un rôle qui lui ressemble davantage : celui d’un acteur célèbre que son garde du corps laisse comme un orphelin et qui se retrouve sous la protection rapprochée d’une femme de couleur dont tout semble le séparer. Formidable confrontation humaine entre un colosse du cinéma qui a besoin qu’on veille sur lui comme un nouveau-né et une jeune femme en immersion dans un univers dont elle ignore tous les codes, mais où elle se laisse guider par son instinct et son bon sens d’agente de sécurité. La réussite de ce premier film présenté en ouverture de la Semaine de la critique repose sur la qualité de son écriture et l’habileté avec laquelle Constance Meyer orchestre ce pas de deux périlleux. Face à l’ogre Depardieu qui réussit une fois de plus à surprendre dans un rôle où son vécu pèse autant que son expérience, la réalisatrice a trouvé en Déborah Lukumuena l’antagoniste idéale, par le contraste qui s’établit entre son physique imposant et la discrétion de son personnage de “bodyguard” toujours sur le qui-vive. Étonnamment, Robuste possède une qualité proprement documentaire qui doit beaucoup à la façon qu’a Constance Meyer de filmer les visages et d’écouter les silences. César du meilleur espoir féminin 2017 pour sa composition mémorable dans Divines, Déborah Lukumuena confirme ici une nature hors du commun qui crèvera à nouveau l’écran dans Entre les vagues d’Anaïs Volpé, dès le 16 mars prochain.

Jean-Philippe Guerand

Film franco-belge de Constance Meyer (2021), avec Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena, Lucas Mortier, Megan Northam 1h35.




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