Publié le 18 novembre, 2022 | par @avscci
0Reste un peu de Gad Elmaleh
Un film de Gad Elm aleh avec, dans le rôle de Gad Elmaleh, Gad Elmaleh. Dans le rôle de son père, son père. Dans le rôle de sa mère, sa mère. Dans le rôle de sa sœur, sa sœur. Et une petite hésitation pour le spectateur, pendant une partie du récit, qui se demande dans quel documentaire fiction ou fiction documentaire il est tombé. Un spectateur qui rit sans cesse, parce que le film est extrêmement drôle, mais qui s’interroge d’abord sur la nature du propos. Gad rentre des États-Unis et ne parvient pas à expliquer à sa famille ce qu’il est venu faire en France. Il n’ose pas. Cet ex-petit garçon de Casablanca à qui ses parents interdisaient de rentrer dans les églises, comme les parents de ses copains musulmans, a un secret. Pour résumer, il a décidé d’assumer sa dévotion à la Vierge Marie ! Mais aucun coming out n’est aussi compliqué que celui-là, quand on a été élevé par David et Régine dans la stricte observance des commandements. L’argument du film a quelque chose d’hallucinant, mais le talent du cinéaste est précisément de convaincre assez rapidement le spectateur du sérieux de son sujet. On rit tout le temps et on comprend vite que Gad Elmaleh a décidé de nous parler vraiment de questions religieuses. Tout en faisant jouer aux membres de sa famille leur propre rôle, évidemment totalement réécrit, mais authentique parce que réécrit. Juif, musulman, catholique ou mécréant, curé, rabbin, imam ou cinéphile, on se laisse aller à suivre le cinéaste et à accepter sa décision de faire un film totalement personnel, sincère. Il ne ment pas, il assume sa position de star privilégiée (voir sa suite démente à l’hôtel Peninsula) et se découvre (en prenant le risque de déconcerter peut-être une partie de son public) avec une audace qui rend ce morceau d’intimité extrêmement attachant.
René Marx
Fill français de Gad Elmaleh, avec Gad Elmaleh, David Elmaleh, Régine Elmaleh, Judith El Maleh, Delphine Horvilleur, Pierre Henrry Salfati. 1h33