Critique

Publié le 18 novembre, 2022 | par @avscci

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Plus que jamais d’Emily Atef

En couple depuis plusieurs années, Hélène et Mathieu partagent un bonheur paisible que rien ne semble pouvoir troubler. Jusqu’au moment où la maladie vient menacer le fragile équilibre dans le cadre duquel s’est épanouie leur harmonie idyllique. Refusant d’imposer le spectacle de sa déchéance à son compagnon, Hélène décide de partir s’isoler dans un coin reculé de Norvège… D’un sujet qui aurait pu aisément succomber à la tentation du mélodrame lacrymal, le réalisatrice allemande Emily Atef, célèbre pour avoir mis en scène le désarroi de Romy Schneider dans 3 jours à Quiberon (2018), tire une chronique minimaliste totalement exempte de pathos qui repose sur une observation aiguë du quotidien et la réappropriation méthodique de ses gestes les plus élémentaires. Plus que jamais est aussi un formidable portrait de femme dont la mise en scène se concentre autour d’une protagoniste qui se pressent en sursis et cherche à constituer une sorte de trousse de survie mentale. Progressant sur un fil particulièrement ténu, Emily Atef dispose d’une interprète exceptionnelle en la personne de la comédienne Vicky Krieps dont on réalise ici que les metteurs en scène n’ont exploité jusqu’à présent qu’une part négligeable de son potentiel dramatique considérable. Une cruelle ironie du sort veut par ailleurs que ce film d’une tenue exemplaire marque aussi l’ultime apparition à l’écran de Gaspard Ulliel dont la mort accidentelle en janvier dernier à l’âge de 37 ans confère une valeur ajoutée à ce film épuré qui jongle sans ostentation avec des émotions et des sentiments universels.

Jean-Philippe Guerand

Film franco-germano-luxembourgo-norvégien d’Emily Atef (2022), avec Vicky Krieps, Gaspard Ulliel, Bjørn Floberg, 2h03.




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