Critique Peninsula de Yeon Sang Ho

Publié le 23 octobre, 2020 | par @avscci

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Peninsula de Yeon Sang-ho

L’étouffante mode de zombies n’ayant plus la moindre limite, et ce depuis maintenant tout de même quelques années, les producteurs et cinéastes se creusent les méninges pour tenter de rafraîchir un peu la formule. Et, miracle, en 2016, le premier film live du cinéaste d’animation Yeon Sang-ho, Dernier Train pour Busan, amena subitement le dynamisme, l’humour, la folie et l’indispensable satyre sociale nécessaire. Le triomphe du film, présenté hors compétition à Cannes, appela une suite, ici livrée, et bénéficiant du label Cannes 2020. Dans une optique inflationniste très classique du genre, elle présente un canevas plus large grâce à une épidémie ayant eu le temps de grandir. La Corée entière a donc succombé, et les héros du film acceptent de retourner dans cet enfer afin de ramener un camion rempli de beaux billets. Le cinéaste en profite pour décaler le registre du récit, vers un post-apo plus ou moins assumé. Une décision qui illustre les forces et faiblesses du projet : les scènes de zombies semblent en effet vidées du tranchant, de la violence du film précédent, comme si elles étaient un passage obligé pour le cinéaste. Le gore est d’ailleurs étrangement absent des images, ce qui est étonnant vu le sujet. Yeon se réveille par-contre lors d’une longue poursuite dans les rues dévastées, qui forment la majeure partie du dernier acte. C’est donc cela : il veut en fait réaliser un Mad Max ! Qu’il le fasse alors, et ne se contente plus d’être totalement là pour seulement un tiers de son long métrage.

Pierre-Simon Gutman

Film coréen de Yeon Sang-ho (2020), avec Kang Dong-won, Lee Re, Lee Jeong-hyeon. 1h55.




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