Publié le 29 mars, 2016 | par @avscci
0Numéro 631 – Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
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Dossier Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Marseille à l’écran Tantôt un décor, tantôt une héroïne, la ville dévoile à travers le cinéma son portrait multicolore et passionnant ! Marseille n’est pas une ville homogène, elle a une multitude de facettes et aucun cinéaste n’est jamais parvenu à synthétiser la ville. Depuis sa création par les Grecs, la ville est une terre d’accueil. Ses 860 000 habitants occupent une des communes les plus étendues de France, un territoire urbanisé et industriel mais aussi composé de collines, d’îles et d’immenses espaces naturels. Si les réalisateurs ont souvent posé leurs caméras sur le Vieux Port, au quartier du Panier, dans les calanques ou aujourd’hui dans les quartiers Nord, bien des endroits restent oubliés. Mais les Marseillais aiment le cinéma et la cité phocéenne est sur les écrans depuis 120 ans !
L’histoire commence en 1896
C’est Daniel Armogathe, Président de la Cinémathèque de Marseille et l’historien Pierre Echinard qui le racontent dans leur histoire du cinéma intitulée Marseille Port du 7e Art, un ouvrage qui fait aujourd’hui référence sur le sujet… Après avoir tourné ses premiers films à La Ciotat, Louis Lumière installe son cinématographe le 9 avril 1896 sur la Canebière. Il filme le cours Belsunce et des scènes du Vieux port et de la Joliette. Très vite, Marseille attire les cinéastes. Ils aiment les sites pittoresques, le sens artistique inné des Provençaux et la lumière. Dès 1906, des équipes filment Marseille pour Pathé, Gaumont ou l’Eclair… Daniel Armogathe et Pierre Echinard parlent de Paul Christy, un professeur des Beaux-Arts, qui, en 1913, monte un atelier cinématographique dans sa propriété de Saint-Loup. Il y tourne un film sur la mode avec des dames de la bonne société et des mannequins. Pendant la Grande guerre, Louis Feuillade et Gaston Ravel vont, à la demande de Gaumont, regrouper à Marseille les acteurs de la firme non mobilisés pour réaliser sur place une dizaine de drames patriotiques et des ciné-vaudevilles. Puis c’est la création de la société Phocéafilm, qui déjà dans les années 1920, souhaite contrecarrer l’invasion des productions transatlantiques. Parmi les fondateurs se trouve le journaliste et écrivain Paul Barlatier qui va créer des studios de cinéma dans sa propriété de La Croix Rouge à l’emplacement où il avait déjà construit un théâtre grec. Des vedettes nationales viennent y tourner. On s’enthousiasme pour ce Los Angeles français qui produit des fictions et des documentaires. Mais à la fin des années 1920, les difficultés du passage au cinéma parlant mettent fin à cette entreprise et il reste trop peu d’images pour se faire une idée précise de la représentation du Marseille de l’époque. Dans les années 1930, le parlant se généralise : le cinéma marseillais colle aux succès des spectacles de music-hall qui font fureur à Paris. Les histoires doivent divertir et montrer une image d’un Marseille sous le soleil avec pastis, jeux de boules, aïoli, petit cabanon et galéjades. De nombreux films sont des adaptations des opérettes d’Alibert et Scotto. Mais en 1934, Justin de Marseille réalisé par Maurice Tourneur marque une étape nouvelle dans l’image de la ville à l’écran. Qualifié de polar ensoleillé par la critique, le film nous plonge dans la pègre marseillaise avec deux caïds: Justin et Esposito, qui s’affrontent pour contrôler la ville. Les héros n’en restent pas moins épicuriens et gastronomes. Ils fréquentent les restaurants du Vieux Port et ne refusent jamais une bouillabaisse ! Mais le thème est lancé.
Pagnol marque une empreinte indélébile sur le cinéma marseillais
Le début des années 1930 marque l’entrée de Marcel Pagnol dans la grande histoire du cinéma. Conquis par ce qu’il découvre à Londres, il décide de porter à l’écran ses pièces de théâtre. Une formidable aventure démarre.
En 1931, sa rencontre avec le directeur de Paramount lui donne l’occasion de superviser l’adaptation de Marius. Il fait découvrir au monde entier le fameux Bar de la marine et il crée des personnages d’une incroyable intensité psychologique qui deviennent les archétypes des Marseillais. Marius est tourné dans les studios de la Paramount. On ne voit de la ville que des vues statiques du port. Il faudra attendre Fanny l’année suivante pour que Pagnol, ou plus précisément Marc Allégret, le réalisateur du film, multiplie les scènes en décor extérieur. On retient tout particulièrement la traversée-séquence de Fanny qui se sachant enceinte, part du Vieux Port pour monter prier à Notre-Dame de La Garde. Lorsqu’en 1936, Pagnol tourne César, il a déjà acquis ses propres studios au 111 de la rue Jean Mermoz et il filme la ville. Il réalise notamment un long travelling sur le Prado au milieu du bruit des tramways, des automobiles et des nombreux badauds.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les studios de Paris et de la côte d’Azur sont fermés, ceux de Marcel Pagnol détiennent une sorte de monopole national. Pagnol sort La Fille du Puisatier en 1940, tandis que le Service cinématographique des armées s’installe dans ses studios pour réaliser et produire des reportages. Daniel Armogathe et Pierre Echinard soulignent que l’on pouvait même y rencontrer le commandant Cousteau qui préparait Calanque sous la mer et faisait des essais de bruitage aquatique en soufflant avec une pompe à vélo dans une bassine d’eau ! De grands réalisateurs viennent tourner au studio Pagnol tel Jean Renoir, et l’activité sera intense jusqu’en 1942 , année de la cession des équipements à Gaumont. Mais Marcel Pagnol s’éloigne du Vieux Port, il a acquis dans les collines sur les flancs du Garlaban un domaine de 24 hectares où il a construit un mas, une bastide… pour y tourner ses films. Il a aussi acheté le château de la Buzine entre Saint-Menet et les Camoins, où il a le souhait de créer une cité du cinéma, projet qui se concrétisera en 2007 avec la réhabilitation des lieux et la création de la maison des cinématographies de Méditerranée. Mais alors que Pagnol avait vendu ses studios, Paul Ricard se lançait dans le cinéma car ce patron d’avant-garde, inventeur du pastis était aussi un passionné qui a monté en 1952 ses studios à Sainte-Marthe dans un local construit près de son usine et de son château. L’aventure s’achève pourtant dans les années 1960 et laisse un riche fonds de documentaires mais peu de grandes œuvres. Le film dit de folklore marseillais n’est plus à la mode. Un renouveau se prépare.
Avec Paul Carpita, la ville découvre le néoréalisme
Le milieu des années 1950 voit l’arrivée d’un cinéma indépendant et engagé avec Paul Carpita, instituteur né à Marseille fils d’une poissonnière et d’un docker. Proche du Parti communiste, il fonde Cinépax, un groupement de cinéastes qui réalisaient des contre-actualités diffusées dans les quartiers. Paul Carpita s’intéresse à un cinéma proche du documentaire social et réaliste. Il tourne avec des acteurs non professionnels. Il est dans la rue, dans de vrais appartements, sur le port. Son premier film est Le Rendez-vous des quais. Tourné en partie clandestinement, caméra à l’épaule, le cinéaste a filmé la grève des dockers marseillais contre la guerre d’Indochine et il raconte l’histoire d’un jeune couple confronté aux difficultés économiques et sociales de l’époque. Sur les quais de la Joliette, on embarque des canons et des chars et on débarque des blessés et des cercueils venant d’Indochine. Le film a immédiatement été censuré. On le croyait perdu. Paul Carpita a continué son métier d’instituteur, tournant de nombreux courts métrages avec ses élèves. Mais une copie du film ressurgit en 1989, et le monde découvre un cinéma néoréaliste et une autre vision de Marseille. Quarante ans plus tard, le réalisateur tourne à nouveau dans la même continuité temporelle que son premier film. Avec Les Sables mouvants, il reprend un scénario de 1947 pour parler des ouvriers saisonniers dans les rizières de Camargue et actualise le propos en parlant d’environnement. Puis au début des années 2000, Paul Carpita lance un clin d’œil en direction des comédies méridionales avec Les Homards de l’utopie. Il filme ainsi à Martigues un Daniel Russo qui reprend alors l’accent de sa Capelette natale.
Marseille a-t-elle été au cœur de la Nouvelle Vague ?
On peut s’amuser à le croire quand on regarde À bout de souffle de Godard. Certes, tout le monde se souvient de Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg qui déambulent sur le pavé parisien, mais le cinéphile marseillais n’oublie pas que dans les premières images, Belmondo est Quai du port et c’est bien à Marseille qu’il vole une voiture américaine à un couple de touristes avant de s’engager sur la Nationale 7…
Le cinéma s’intéresse à l’histoire et aux identités de la ville
Avec Henri Verneuil, la ville s’inscrit au carrefour de l’immigration arménienne. Le cinéaste a débarqué à Marseille avec sa famille en 1921. Trente ans plus tard, il y réalise La Table aux crevés, son premier long métrage avec Fernandel en vedette et une pléiade d’acteurs marseillais. Mais en 1991, il revient pour réaliser deux films autobiographiques très touchants : Mayrig et 588 rue Paradis. Le réalisateur dirige Omar Sharif et Claudia Cardinale, et il fait appel à la communauté arménienne locale pour la figuration. Il tourne dans la ville en décor naturel. Il pose sa caméra à la Joliette, rue Paradis, à l’église arménienne du Prado… Il recrée l’ambiance de la ville de son enfance. Au-delà de son passé personnel, Henri Verneuil transmet l’histoire des Arméniens et donc d’une des communautés qui ont fait Marseille. La ville a aussi accueilli de nombreux Italiens dans les années 1920. Et c’est Robert Guédiguian qui raconte cette page de l’histoire dans Rouge midi. Il s’intéresse à quatre générations de familles immigrées. Le réalisateur excelle dans la peinture de la classe ouvrière. Ses comédies sociales ont Marseille comme décor. Il a tourné la quasi-totalité de ses films dans la cité phocéenne et il aime particulièrement placer ses personnages à l’Estaque, quartier où il a grandi.
René Allio, l’ovni du cinéma marseillais
Entre Pagnol et Robert Guédiguian, il y a René Allio cinéaste fondateur en 1979 du Centre méditerranéen de la création cinématographique. Artiste plasticien né à Marseille en 1924, René Allio a tout d’abord marqué l’histoire du théâtre mais dans les années 1960, il s’intéresse au cinéma et plusieurs de ses films sont tournés à Marseille. En 1965, il adapte une nouvelle de Bertolt Brecht en transposant l’histoire dans la ville phocéenne. C’est La Vieille Dame indigne qui découvre la vie et révèle son inclassable réalisateur au grand public. En 1981 L’Heure exquise est une émouvante promenade dans les quartiers de Marseille qui touche à l’enfance et à l’intime du cinéaste. Sa caméra sillonne les traverses, les ruelles, les impasses du Panier, de la Belle-de-Mai mais aussi de Bon Secours et Saint-Gabriel, là où les chemins campagnards ont des vues plongeantes sur la mer. Allio revisite ainsi l’histoire culturelle marseillaise, il parle d’opéra, des opérettes et des cinémas de sa jeunesse. Sa caméra montre une ville faite de quartiers et de villages où se retrouve une population aux multiples origines.
Un cinéma au plus près des banlieues
Quelques années plus tard, un nouveau genre apparaît : le film de banlieue. Il s’esquisse avec Bertrand Blier qui pose ses caméras en 1993 dans les quartiers nord pour réaliser 1, 2,3, Soleil. Le cinéaste filme la jeune Anouk Grinberg à la Castellane, cité aujourd’hui très rude avec vue sur mer mais encerclée par la voie ferrée et les autoroutes. Puis le thème prend une subtile ampleur avec Philippe Faucon. Né au Maroc, le réalisateur vit en Provence et en 2001 il tourne Samia intégralement à Marseille. Il aime la richesse de la ville et la forte identité de ses habitants qui, souvent d’origine nord-africaine, s’affirment avec conviction comme des Marseillais. Philippe Faucon filme pour l’occasion l’intimité et le quotidien d’une famille maghrébine. Il aborde avec finesse une des facettes du Marseille d’aujourd’hui en évoquant la complexité de la situation d’une jeune fille. Son envie d’intégration fait face aux traditions familiales mais surtout à l’emprise grandissante d’un grand frère qui se radicalise. Douze ans plus tard, le thème est repris par Fred Nicolas dans son premier film, Max et Lenny. Entretemps, la vie dans les banlieues marseillaises s’est durcie. Maxine – dite Max – est une jeune Congolaise sans papiers qui joue à la mère avec ses petits frères. Lenny est une adolescente d’origine algérienne qui vit avec un frère dealer. Elle participe à ce commerce, fait la vigie en haut d’une tour pour repérer la police et les bandes rivales. Pas de parents, plus de lycée : aucune autorité ne la borde. Son cadre de vie est celui de la rue et de ses violences. Le réalisateur tourne à la cité Consolat et il montre la réalité des quartiers difficiles et des voies sans issue où se retrouvent les jeunes. Mais il met l’accent sur l’amitié et sur la musique, notamment le rap marseillais qui a vu éclore de nombreux groupes aujourd’hui connus et reconnus sur la scène nationale et internationale. Entre deux blocs de béton, Fred Nicolas évoque toujours une échappée vers la mer et les calanques pour suggérer une possibilité d’évasion.
L’image colle à la pègre et au grand banditisme
Néanmoins malgré le soleil, Marseille renvoie depuis longtemps une image de ville violente liée à la pègre et au grand banditisme. Après le fameux polar ensoleillé des années 1930, Jean-Pierre Melville a marqué une nouvelle étape en 1966 avec Le Deuxième Souffle qui est en partie tourné à Marseille. Le désert de cailloux des collines met en valeur le suspense de l’intrigue et le quartier du Panier symbolise l’antre des gangsters marseillais. Et puis en 1970, Jacques Deray s’inspire encore des truands locaux pour Borsalino. Sous la pression du milieu marseillais, les noms originaux sont modifiés. Belmondo et Delon sont Capella et Siffredi et l’histoire s’achève en 1939, avant que les compromissions avec l’occupant ne vienne entacher leur image. Marseille est le troisième personnage du film. Jacques Deray transforme les rues pour retrouver l’âme des années 1930. On enlève les antennes et les feux rouges et le décorateur construit une maquette de 50 mètres de haut pour retrouver le pont transbordeur qui enjambait le Vieux Port jusqu’en 1944. Le film est resté mythique. L’image du grand banditisme se durcit encore au fil du temps. En 2010, Richard Berry s’intéresse à la pègre marseillaise dans L’Immortel. Il s’inspire d’un fait réel : l’histoire du caïd Jacky Imbert dont le corps a été retrouvé criblé de 22 balles dans un parking du Vieux Port. Mais c’est Cédric Jimenez qui crée l’évènement en 2014. Pour son second film, La French, le réalisateur marseillais s’attaque au drame qui a marqué à jamais la cité phocéenne : l’assassinat du juge Pierre Michel en octobre 1981. Le magistrat était en charge du dossier de la French connection. C’est la première fois que l’histoire est adaptée du point de vue du juge. Il est interprété par Jean Dujardin face à Gilles Lellouche qui tient le rôle de Gaétan Zampa, figure majeure du banditisme marseillais à l’origine d’un empire du crime : racket, braquage, drogue, proxénétisme… Marseille est au centre du film et la majorité des acteurs sont marseillais pour rendre au mieux l’ambiance de la ville. Le tournage s’est déroulé à l’été 2013 sur les lieux mêmes des faits. La même année, la complexité multiculturelle du milieu marseillais d’aujourd’hui est au cœur de De guerre lasse, le film du cinéaste toulonnais Olivier Panchot. Il mettait en scène Alex, jeune légionnaire interprété par Jalil Lespert qui, pour fuir les bandes rivales corses et pied-noir, s’engageait dans la légion étrangère. Traumatisé par la guerre d’Afghanistan, il revient à Marseille et se retrouve confronté aux gangs d’origine maghrébine des quartiers nord qui ont pris le contrôle des trafics. Le film apparaît comme très réaliste et fait découvrir une ville grouillante et violente bien loin des cartes postales.
Pourtant, la douceur de vivre à Marseille transparaît
Et c’est dans le cinéma d’Emmanuel Mouret qu’on la retrouve régulièrement. Le réalisateur marseillais a tourné la plupart de ses films dans la métropole provençale loin des quartiers difficiles. Il transmet l’image des endroits plus bourgeois où il fait bon vivre. Dans Vénus et Fleur, les jeunes héroïnes se baignent à la calanque de Saména, elles se rendent à la bastide de la Magalone dans le quartier de Mazargues face à la cité du Corbusier. Dans Aucun regret, les personnages sont étudiants à Luminy. Le réalisateur filme la belle architecture de l’école des Beaux-Arts et les lieux agréables du centre-ville. Emmanuel Mouret connaît bien la ville. Il sait que tous les Marseillais n’ont pas l’accent des films de Pagnol. Il tourne dans les endroits qui lui plaisent et il renvoie un visage de la ville attractif et souriant.
Un décor idéal pour le film d’action
Comment finir ce panorama de Marseille à l’écran sans évoquer la série des Taxi, réalisée par Gérard Pirès pour le premier puis par Gérard Krawczyk pour les suivants. En 2000, Taxi 2 a fait plus de dix millions d’entrées et la 406 blanche conduite par Samy Naceri reste dans toutes les mémoires. Les films sont tournés à Marseille car avec ses longues autoroutes en bord de mer, ses rues qui tombent à pic et ses ruelles étroites du Panier, la ville offre le décor idéal aux cascades et aux courses poursuites. On peut aussi s’étonner que le thème du football pourtant indissociable de la vie marseillaise soit si peu présent au cinéma. La famille Cantona a créé à Marseille Canto Bros productions mais elle réalise surtout des documentaires. Pourtant Éric Cantona est le personnage principal de L’Outremangeur, un film troublant de Thierry Binisti adapté de la bande dessinée éponyme. Boulimique et obèse, Éric Cantona est le commissaire Séléna du SRPJ de la ville, il dirige l’enquête sur le meurtre d’un des plus grands armateurs du port. Le film possède un univers esthétique très particulier, il a été tourné à Marseille et à Allauch, la petite ville voisine.
L’histoire est loin d’être finie
Avec les séries télévisées comme Plus belle la vie ou No limit de Luc Besson, ou encore : Marseille, la série de Netflix avec Gérard Depardieu… mais aussi les courts métrages, les documentaires et les tournages étrangers, la cité phocéenne se positionne en seconde place des villes de production audiovisuelle en France derrière Paris. En 2014, Marseille affichait 362 tournages. Un projet de construction de studios dernière génération est dans les cartons. La maison de production et de distribution Shellac basée à la Friche de La Belle-de-Mai a le vent en poupe. Panier, Vieux Port, Estaque et port autonome, calanques et quartiers nord sont les lieux les plus représentés mais le côté glamour du Mucem, de l’esplanade du J4 ou des docks restaurés commencent à séduire les réalisateurs. Marseille est une ville de caractère, vivante, changeante et contrastée. Elle ne laisse pas indifférent : on la déteste ou on l’adore mais il faut bien avouer que ce sont les cinéastes provençaux qui ont le secret pour l’apprivoiser et la mettre en lumière !…
Isabelle Masson