Critique

Publié le 29 décembre, 2024 | par @avscci

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Nosferatu de Robert Eggers

Nosferatu  Connu sous de multiples identités dont la plus célèbre est incontestablement Dracula qui a engendré d’innombrables versions cinématographiques, Nosferatu, en fait nommé Orlock, n’a quant à lui inspiré que deux cinéastes allemands sous le signe du classique littéraire de Bram Stoker non crédité officiellement : Friedrich Wilhelm Murnau qui en a tiré un chef d’œuvre de l’expressionnisme avec Nosferatu le vampire (1922) et Werner Herzog qui en a offert un remake trop appliqué à Klaus Kinski, avec Nosferatu, fantôme de la nuit (1979). Autre variation : L’Ombre du vampire (2000) où le rôle de l’acteur Max Schreck imaginairement atteint de vampirisme est incarné par… Willem Dafoe devenu depuis l’interprète fétiche de Robert Eggers, dans un making of plutôt respectueux du classique de Murnau. Dans la troisième version officielle de Nosferatu qu’il projetait depuis ses débuts en 2015, Eggers soigne le moindre détail, tout en respectant à la lettre l’esprit du classique d’il y a un siècle. Partant du principe que cette histoire située entre l’Allemagne et la Transylvanie de 1838 constitue une variation autour du thème éternel de la Belle et la Bête traitée dans un style gothique flamboyant, Robert Eggers accorde une importance particulière à la créature virginale incarnée par Lily-Rose Depp, brasse de multiples thèmes pour s’ériger en véritable parabole d’un monde en voie de décadence et signe un brillant exercice de style fidèle à son modèle prestigieux mais insurpassable. Un salubre retour aux sources qui s’offre même quelques flamboiements fulgurants sans avoir à rougir de son audace.

Jean-Philippe Guerand

Film américain de Robert Eggers (2024), avec Lily-Rose Depp, Bill Skarsgård, Willem Dafoe, Nicholas Hoult. 2h13.




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