Publié le 1 octobre, 2020 | par @avscci
0Mon cousin de Jan Kounen
C’est peu dire que l’on s’attendait peu à voir le nom de Jan Kounen accolé à un film qui se revendique sans aucun d’état d’âme comme une comédie. Le réalisateur de Blueberry et de 99F nous avait en effet plutôt habitués aux dérèglements des sens, aux apnées sensorielles, revendiquant des échappées psychédéliques peu courantes sur nos écrans. Et si le cinéaste a été entraîné au long de son œuvre sur différents chemins, il n’avait que très peu cherché à déclencher nos rires et encore moins à jouer la carte de l’émotion. Faut-il en conclure qu’il opère ici un virage à 180° ? Non. Parce que Mon cousin sous ses airs plus consensuels conserve quelques aspérités et se régale de quelques coquetteries formelles (la photo est signée par un grand chef op’, Guillaume Schiffman, le cadrage est au cordeau) auxquelles la comédie souvent renâcle. Le thème est sans doute plus habituel… Soit un chef d’entreprise survolté qui a besoin de composer pour des raisons légales avec un cousin qui semble être sa parfaite antithèse, dont les ambitions et le mode de vie suscitent chez lui un rien d’allergie. L’histoire du film est donc (on s’en doutait) celle du parcours mental de notre homme, qui se fait peu à peu à la raison du plus fou (qui au fond ne l’est pas plus que lui). Gérard Oury et plus encore Francis Veber ont taillé leurs films sur mesure pour ces tandems improbables (De Funès/ Bourvil, Depardieu/ Pierre Richard) qui au fond sont tous les enfants de Laurel et Hardy… Mon cousin ne départ pas dans la galerie. L’idée d’associer Vincent Lindon (qui en avait sans doute un peu marre de n’apparaitre que dans des films aux accents graves) et François Damiens (dont la bonhommie ronde laisse parfois entrevoir des éclairs inquiétants) est en tout cas des plus fructueuses. D’autant que le rythme ne ralentit pas une seconde et que la nécessaire happy end ne semble pas plaquée (comme bien souvent).
Yves Alion
Film français de Jan Kounen (2019), avec Vincent Lindon, François Damiens, Pascale Arbillot. 1h44.