Critique

Publié le 23 mai, 2024 | par @avscci

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Marcello mio de Christophe Honoré

Bon courage pour commencer à ceux qui vont tenter de définir le genre de ce film unique dans sa forme comme dans son contenu ! Marcello mio est comme son titre le laisse supposer un hommage à l’immense Marcello Mastroianni. Qui comme certains le savent a été pendant quelques années le compagnon de Catherine Deneuve. Ils ont eu une fille ensemble, qu’ils ont prénommée Chiara. Qui à son tour est devenue comédienne. Une comédienne de talent, reconnue et aimée, mais sans doute pas à l’égal de ses parents, stars entre les stars. Le film de Christophe Honoré a eu l’idée de mettre Chiara en lumière pour souligner qu’elle est restée dans l’ombre de ses illustres parents et qu’elle en porte nécessairement quelques blessures. C’est toute la force du film de naviguer entre réalité et fiction, de nous mettre en situation de juger de ce qui est vrai, de ce qui ne l’est pas, de ce qui est forcé pour des besoins narratifs. Nous sommes ainsi entraînés dans une longue errance du personnage principal, qui flotte et se débat, jusqu’à se persuader qu’elle n’est plus elle-même mais une réincarnation de son père, dont elle retrouve l’allure (de l’époque de Huit-et-demi). Les clins d’œil sont évidemment innombrables, allant jusqu’à convoquer Stefania Sandrelli (qui fut la partenaire de Marcello dans les années 60) pour la faire participer à une émission de télévision aussi vulgaire que débile… Au final, on ne peut pas ne pas reconnaître l’originalité du projet. Mais le pot-pourri de nostalgie cinéphile a ses hauts et ses bas. L’ouverture du film, alors que Chiara s’est muée en Anita Ekberg (l’héroïne de La Dolce Vita) pour les besoins d’une pub de bas-étage est en tous cas irrésistible. Elle fait pendant à une autre scène, dans la fontaine de Trévi, à Rome, cette fois-ci, où Chiara se perd littéralement à plonger (c’est le mot qui s’impose) dans la mythologie du cinéma… Son vertige, sa fragilité ne sont peut-être pas totalement authentiques (qui sait ?), ils nous touchent…

Yves Alion

Film franco-italien de Christophe Honoré (2024), avec Chira Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Nicole Garcia. 2h01.




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