Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Ken Scott
Sylvie Vartan n’est pas immédiatement identifiée comme actrice. Mais une douzaine de films ponctuent néanmoins sa carrière. Depuis les années yé-yé (D’où viens-tu Johnny ?, Cherchez l’idole) jusqu’à sa prestation sulfureuse chez Jean- Claude Brisseau (L’Ange noir). Nous la retrouvons cette fois-ci dans son propre rôle dans une comédie douce-amère plutôt surprenante. Qui raconte l’histoire vraie d’un gamin qu’une malformation à la naissance condamne à ne pas marcher. Mais à force de volonté et par amour pour les chansons de Sylvie Vartan, il finit par surmonter son handicap pour accéder au barreau. Jusqu’à ce qu’un coup de pouce du destin offre à cet avocat en vue de devenir l’homme de confiance de Sylvie Vartan ! Jonathan Cohen est évidemment très bien dans la peau de cet homme qui accède ainsi à un rêve d’enfant. Mais en fait ce n’est pas lui (ni Sylvie Vartan) la vedette du film. Mais la mère du héros, une femme à la volonté de fer, qui nie le handicap et se donne corps et âme pour que son dernier rejeton (elle en a d’autres) puisse avoir la vie dont il rêve. Quitte à renverser des montagnes et se montrer un rien intrusive, possessive, autoritaire (son mari restant pour le moins dans l’ombre). Un rôle en or (mais ô combien casse-gueule) que Leïla Bekhti défend avec vigueur. Une prestation d’autant plus bluffante que l’histoire se déroule sur plusieurs décennies et que sa transformation physique est spectaculaire (le maquillage a dû demander des heures chaque matin). Le frais minois de la comédienne se transforme ainsi peu à peu jusqu’à évoquer la grand- mère de Marthe Villalonga.
Yves Alion
Film français de Ken Scott (2025), avec Leïla Bekhti, Sylvie Vartan, Jonathan Cohen. 1h42.