Critique

Publié le 31 janvier, 2024 | par @avscci

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L’Etoile filante de Dominique Abel et Fiona Gordon

Fiona Gordon et Dominique Abel font partie de ces cinéastes marginaux qui poursuivent coûte que coûte leur œuvre à l’écart des sentiers battus. Acteurs et réalisateurs, ils sont aussi chorégraphes et danseurs. Résultat : cinq longs métrages depuis L’iceberg (2005), coréalisé avec Bruno Romy comme les deux suivants, Rumba (2007) et La fée (2011). Six ans après Paris pieds nus, ils reviennent aujourd’hui avec un objet cinématographique non identifié comme ils en ont le secret. L’étoile filante est le nom d’un bar hors de l’espace et du temps où échouent des personnages pittoresques qui semblent surgis d’une autre époque. L’occasion d’une pantomime qui doit autant aux grands burlesques du muet qu’à la tradition des clowns par son sens de l’observation aigu et une économie de la parole compensée par une exacerbation des gestes qui s’apparente parfois à l’acrobatie. Avec une prédilection pour des scénarios à tiroirs parfois difficiles à résumer. En l’occurrence ici la rencontre d’un barman au passé ténébreux avec un sosie dépressif, sous la surveillance d’une détective à la recherche de son mari, dans une sorte de monde parallèle où se côtoient des figures nostalgiques du monde d’avant qu’on jurerait échappées des pages d’un roman de Patrick Modiano ou d’un disque de Boby Lapointe. Plus encore que les films précédents du tandem, celui-ci pousse chaque collaborateur artistique dans ses retranchements les plus ultimes, de la musique du duo féminin Birds on a Wire aux beaux décors vintage de Nicolas Girault jusqu’à la douce photo rétro de Pascale Marin. Bienvenue dans cet ailleurs !

Jean-Philippe Guerand

Film franco-belge de Dominique Abel et Fiona Gordon (2023), avec Dominique Abel, Fiona Gordon, Kaori Ito, Philippe Martz, Bruno Romy 1h38.




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