Critique

Publié le 29 juin, 2024 | par @avscci

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Le comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière

L’histoire, on la connaît. C’est celle d’Edmond Dantès, un homme arrêté pendant son mariage et emprisonné au Château d’If jusqu’à ce que mort s’ensuive et qui reviendra se venger sous l’identité énigmatique du fameux comte de Monte-Cristo. Un roman d’Alexandre Dumas souvent porté à l’écran et revisité cette fois par les scénaristes des Trois mousquetaires de Martin Bourboulon qui en assurent eux-mêmes la mise en scène avec un panache indéniable. Cette mécanique de précision repose sur des rouages suffisamment bien huilés pour éviter les temps morts. Au point que l’abondance de personnages qui pourrait constituer un obstacle à la fluidité du récit (les lecteurs du XIXe siècle raffolaient des romans feuilletons) devient ici un carburant sans cesse renouvelé que Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ont utilisé à leur avantage. Ils disposent pour cela d’un casting idéal avec Pierre Niney en héros vengeur, face à Bastien Bouillon, Laurent Lafitte et Patrick Mille qui arborent trois visages du mal. Sans chercher à dépoussiérer le texte d’origine, ils en exploitent tous les aspects et préfèrent aux traditionnelles scènes d’explication d’habiles ellipses pour aller à l’essentiel. L’affaire est bouclée en trois heures sans digressions inutiles dans un dosage dramatique efficace qui a parfois une fâcheuse tendance à abuser de la musique tonitruante de Jérôme Rebotier, comme si l’intrigue et la mise en scène ne se suffisaient pas à elles-mêmes. Les scénaristes démontrent pourtant un talent pour la mise en scène que leurs opus précédents ne leur avaient pas permis d’attester.

Jean-Philippe Guerand

Film français de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière (2024), avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei 2h58.




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