Critique

Publié le 29 août, 2024 | par @avscci

0

Le belle affaire de Natja Brunckhorst

Ceci est une histoire vraie. Formule magique qui justifie les films les plus invraisemblables. L’histoire que raconte La Belle Affaire se situe à un moment crucial de la réunification allemande, en 1990, quand les citoyens de l’ex-RDA ont été conviés à changer leurs marks sur le point d’être démonétisés contre des sommes équivalentes dans la puissante devise de l’ex-RFA. Ce que n’avaient pas prévu les autorités, c’est que les membres d’une cité ouvrière allaient découvrir le tunnel souterrain dans lequel étaient entreposés les billets est-allemands avant leur destruction et entreprendraient de les convertir en espèces sonnantes et trébuchantes avant leur démonétisation. Par son sujet et son traitement, ce film choral évoque certains fleurons de la comédie italienne en mettant en scène une communauté gagnée par un vent de folie et la promesse d’une fortune véritablement tombée du ciel. Une aubaine d’autant plus savoureuse qu’elle concerne des citoyens conditionnés par les rigueurs du régime est-allemand, mais prompts à se convertir aux règles de l’économie de marché sans réels états d’âme. Très différent du cinéma germanique qu’on a coutume de voir diffusé en France, celui des auteurs purs et durs passés par les festivals internationaux, cette comédie de mœurs a pour réalisatrice Natja Brunckhorst qui fut dans son enfance l’interprète principale de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… Elle y offre en outre un rôle inattendu à Sandra Hüller qui confirme son appétence pour la légèreté après le film qui l’a fait connaître en France, Toni Erdmann (2016) de Maren Ade.

Jean-Philippe Guerand

Zwei zu Eins Film allemand de Natja Brunckhorst (2024), avec Sandra Hüller, Max Riemelt, Ronald Zehrfeld, Ursula Werner. 1h56.




Back to Top ↑