Critique

Publié le 5 janvier, 2025 | par @avscci

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L’Amour au présent de John Crowley

Voici le film le plus banal et le plus compliqué qui soit. La chronique d’un couple pour le meilleur (la passion et la naissance de leur fille) et pour le pire (elle se découvre atteinte d’une maladie incurable qui transforme leur vie de famille en compte à rebours). Tout l’intérêt de cette chronique sentimentale réside dans sa construction façon puzzle qui fait voler en éclats les sacro-saintes lois de la chronologie. John Crowley s’appuie pour cela sur le couple ô combien glamour formé par les comédiens britanniques Florence Pugh et Andrew Garfield, qu’il avait déjà dirigé dans Boy A (2009), en jouant autant de leur pouvoir de séduction que de leur contraste physique et de tout ce qui rapproche leurs personnages. Et si l’on vient à verser une larme à la fin, c’est à l’idée de tous les plaisirs dont se verra privé malgré lui ce trio qui avait tout pour être heureux. L’Amour au présent se présente d’entrée de jeu comme la énième comédie sentimentale sur la vie quotidienne d’un jeune couple dont la passion va être confrontée au poids écrasant du quotidien et d’une certaine routine. La rencontre de cette cuisinière hors-pair et de cet expert en marketing engendre des conséquences imparables : rivalité professionnelle, désir d’enfant, exode de la ville à la campagne, répartition harmonieuse des tâches et compatibilité avec les ambitions respectives de l’un et de l’autre. Jusqu’au moment où cette vie idyllique dérape… Des thèmes brassés et proposés ici dans un savant désordre qui vient se heurter à des réalités de nature à donner un cours imprévu à la vie en la changeant en destin.

Jean-Philippe Guerand

We Live In Time. Film britannico-français de John Crowley (2024), avec Andrew Garfield, Florence Pugh, Aoife Hinds 1h48.




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