Critique

Publié le 29 août, 2024 | par @avscci

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La nuit se traîne de Michiel Blanchart

Le polar constitue depuis toujours un banc d’essai pour les cinéastes en herbe. Il connaît d’ailleurs depuis quelque temps un spectaculaire retour en grâce après une longue appropriation par la télévision, tant ce genre multiple s’avère propice à jouer têtes chercheuses parmi les milieux les plus variés. Le réalisateur belge Michiel Blanchart choisit pour héros malgré lui un serrurier appelé en pleine nuit pour ouvrir une porte. Une intervention de routine qui va tourner au cauchemar lorsqu’il va devenir la cible d’une bande de tueurs bien décidés à lui faire identifier cette mystérieuse cliente qui a abusé de lui en le mettant en danger dans un environnement urbain filmé avec beaucoup de talent. Avec Romain Duris dans le rôle d’un caïd local. Ce motif de course poursuite a beaucoup servi par le passé, notamment dans 125, rue Montmartre de Gilles Grangier où Lino Ventura campait un crieur de journaux embarqué dans un cauchemar. Prenant le contre-pied des polars sous l’influence des Shoot ‘em up dérivés des jeux vidéo, La nuit se traîne brode autour de ses rebondissements incessants et réussit la prouesse de donner un supplément de chair et d’âme à ses protagonistes, à commencer par son personnage principal qu’incarne l’excellent Jonathan Feltre, agneau contraint de se transformer en loup pour déjouer les redoutables intentions de ses ennemis non identifiés. Blanchart témoigne d’entrée de jeu d’une grande maestria et semble mûre pour une prometteuse carrière sur le registre d’un cinéma spectacle qui respecte au plus haut point son public et le gratifie de sensations fortes.

Jean-Philippe Guerand

Film belgo-français de Michiel Blanchart (2024), avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris. 1h30.




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