Critique

Publié le 29 décembre, 2024 | par @avscci

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Joli joli de Diastème

C’est peu dire que Diastème est un cinéaste éclectique… Après une ode chorale au théâtre en général et au Festival d’Avignon en particulier (Le Bruit des gens autour), le vertigineux portrait d’un facho bas du front qui perd sa haine et donc tous ses repères (Un Français), une comédie sentimentale douce-amère (Juillet août) et une plongée grinçante dans les sphères du pouvoir (Le Monde d’hier), il nous offre avec son cinquième film une comédie musicale pleine de charme doublée d’une fable sentimentale acidulée. Qui dit comédie musicale pose aussitôt la question de la fluidité des mélodies et de la munificence des décors. Or les chansons sont de celles qui se fredonnent longtemps et l’habillage visuel est dosé avec soin. Le film n’est certes pas West Side Story (le budget est plus modeste), mais l’action se déroulant dans les années 70, Diastème et son équipe ont su avec beaucoup de doigté semer des repères temporels qui ne manquent pas d’éveiller quelque nostalgie chez ceux qui ont grandi au moment où les 30 glorieuses s’épuisaient sur le rivage. Le dialogue du film en joue avec finesse, par exemple en rappelant que les salles de cinéma poussaient alors comme des champignons sur les Champs-Elysées (c’était il y a des siècles). Le couple romantique (incontournable dans toute comédie musicale digne de ce nom) est ici composé par William Lebghil et la chanteuse Clara Luciani. Ils ne sont pas pour rien dans le charme que dégage ce film hors du temps, un pari sans doute gonflé mais qui tient toutes ses promesses. Joli joli est joli. Joli.

Yves Alion

Film français de Diastème (2024), avec Clara Luciani, José Garcia, William Lebghil. 1h 56.




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