Critique Inexorable de Fabrice du Welz

Publié le 5 avril, 2022 | par @avscci

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Inexorable de Fabrice du Welz

Jeanne est l’héritière d’un célèbre éditeur. Son mari Marcel est quant à lui un écrivain reconnu qui vit sur la réputation de son roman Inexorable. Alors, quand une inconnue sortie de nulle part s’introduit dans leur intimité, la communauté tombe peu à peu sous sa coupe. Adepte des films tirés au cordeau qui se déroulent dans une ambiance délétère, le réalisateur belge Fabrice du Welz observe l’ascendant que prend progressivement une jeune fille campée par la vénéneuse Alba Gaïa Bellugi, révélée à l’âge de 10 ans par Jean-Pierre Améris dans Je m’appelle Elisabeth (2006). Ses victimes, ce sont Benoît Poelvoorde et Mélanie Doutey. Fabrice du Welz s’y entend pour créer une atmosphère. Il procède ici en montrant comment une sauvageonne s’insinue dans l’intimité d’un couple bourgeois et en vient à menacer sa frêle harmonie, en attaquant le mari par son point faible : son roman Inexorable, qu’il porte à la fois comme un titre de gloire et un fardeau trop lourd dont le poids semble l’empêcher de rebondir. Ce thriller façonné comme une mécanique de précision se présente comme la chronique d’une possession. C’est un aboutissement logique pour son réalisateur qui n’a eu de cesse de creuser ce sillon depuis son premier film, Calvaire (2004), en traquant les divers visages de la peur. Après avoir confronté Benoît Poelvoorde aux amants tragiques d’Adoration (2019), il persiste dans cette voie avec une radicalité assumée qui inscrit le film dans une veine régulièrement visitée par le cinéma anglo-saxon, mais rarement dans un contexte aussi anxiogène et surtout avec une telle perversité.

Jean-Philippe Guerand

Film franco-belge de Fabrice du Welz (2021), avec Benoît Poelvoorde, Mélanie Doutey, Alba Gaïa Bellugi, Janaïna Halloy Fokan. 1h38.




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