Publié le 14 novembre, 2024 | par @avscci
0Gladiator 2 de Riley Scott
Souvenez-vous, c’était la fin des années 1990, le retour de Ridley Scott et du péplum, la starification de Russel Crowe et de Joachim Phoenix. C’était Gladiator, tardivement de retour sur les écrans et, puisque le héros du film original est mort, c’est donc son fils, dans un schéma narratif vieux comme les sérials, qui prend sa place. Paul Mescal se coule donc dans les pas de Crowe, pour un récit qui semble rejouer la partition originelle. Soit un homme défait, endeuillé, qui passe du statut de prisonnier à celui d’esclave, puis de gladiateur. Le récit ménage quand même quelques surprises, en jouant précisément sur les attentes des spectateurs. Ainsi, les rôles semblent se répartir selon un schéma similaire mais, à mi-chemin, des révélations sur les motivations des protagonistes chamboulent l’histoire. Intelligemment, Gladiator 2 joue la carte du fan service pour mieux nous surprendre. Cet aspect s’incarne surtout dans le personnage le plus flamboyant, incarné par Denzel Washington. La superstar, en tenue multicolore, boucle et taffetas inclus, vole le film, y compris dans les enjeux narratifs, et s’impose comme le point central. A ses côtés, Paul Mescal tient son rang mais ne parvient pas tout à fait aux hauteurs de Crowe. Le long métrage s’embourbe surtout dans une fin improbable, et dans une suite de séquences spectaculaires qui fonctionnent (Scott reste un maître du genre) mais manquent de liant, à l’instar de son Napoléon. Comme si seul le spectaculaire intéressait désormais le cinéaste, de plus en plus détache de ses personnages, du récit et de ses enjeux.
Pierre-Simon Gutman
Film américain de Riley Scott (2024), avec Paul Mescal, Denzel Washington, Pedro Pascal, Connie Nielsen. 2h30.