Critique

Publié le 31 octobre, 2024 | par @avscci

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Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau de Gints Zilbalodis

Un chat à la dérive sur une barque en compagnie d’un chien et d’un capybara. Un monde envahi par les eaux, où ne subsistent que des traces d’une civilisation disparue. Un voyage à la fois intérieur et initiatique, dans des paysages d’une beauté grandiose. Pour son deuxième long métrage, le cinéaste letton autodidacte Gints Zilbalodis convoque tout autant les éléments d’une intrigue romanesque et spectaculaire que ceux d’une réflexion plus métaphysique qui interroge notre rapport aux autres et le sens que l’on donne à nos existences. Avec son héros félin solitaire et craintif, nous découvrons un futur exempt d’êtres humains, dans lequel la végétation et les animaux ont repris leurs droits, mais où sont d’autant plus visibles les effets destructeurs d’une catastrophe naturelle de grande échelle. Là semblent se rejouer les grands enjeux climatiques et philosophiques actuels, avec l’idée d’une survie qui ne peut passer que par la solidarité et l’entraide, mais sans pour autant apporter de solution toute faite aux bouleversements qui sont en cours. Au contraire, Flow privilégie une narration plutôt contemplative et hypnotique, sans dialogues ni rebondissements incessants, qui s’ancre dans un univers visuel époustouflant transcendé par des effets de mise en scène d’une amplitude et d’une complexité rarement observés en animation, entre caméra portée aérienne et plans- séquences vertigineux. Il se regarde ainsi comme un formidable récit d’aventures doublé d’une parabole presque mystique sur le cycle de la vie.

Marie-Pauline Molaret

Flow. Film franco-belgo-letton de Gints Zilbalodis. 1h25.




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