Publié le 14 janvier, 2015 | par @avscci
Entretien Michel Hazanavicius pour The Search
Après le triomphe planétaire de The Artist, c’est peu dire que l’on attendait Michel Hazanavicius au tournant. The Search ne déçoit pas. Force est de reconnaître que le cinéaste ne se repose pas sur ses lauriers et qu’il prend le risque de désorienter ceux qui voyaient en lui un amuseur. Un risque à la hauteur de ses ambitions… The Search est un film de guerre sur le conflit tchétchène, un nom qui nous est sans doute familier mais dont au fond nous ne savions rien… Il a pour premier mérite de montrer à quoi ressemble une guerre qui ne veut pas dire son nom, aujourd’hui, à quelques centaines de kilomètres de chez nous. Une guerre qui n’est pas de tranchées, les militaires étant pour la plupart du même côté de la barricade, mais une guerre tout de même, qui jette sur les routes des cohortes de réfugiés. Le film oscille en permanence entre le général, ce peuple à l’abandon, et le particulier, un gamin qui ne sait pas si les siens sont encore vivants et qui trouve protection auprès d’une fonctionnaire européenne. Le film a ses adversaires, qui fustigent les bons sentiments, comme s’il n’était pas évident que The Search jette aussi un regard critique sur ces réflexes humanitaires qui procurent une bonne conscience à bon compte quand ils ne débouchent sur rien de précis. Le film est le lointain remake d’une œuvre oubliée de Fred Zinnemann, Les Anges marqués. Mais il offre en outre un contrechamp absent de celle-ci, ce regard quasi-documentaire sur la fabrication d’un monstre ordinaire par l’armée russe (qui comme toutes les armées est aussi une machine à décerveler, condition nécessaire à son efficacité). Cerise sur le gâteau : la construction temporelle est brillante (mais nous n’en dirons pas plus)…
The Search fait un tête-à-queue à vos films précédents. Allez-vous, comme Woody Allen l’avait fait après Intérieurs, revenir à la comédie après ce drame ou allez-vous continuer à explorer des genres très différents les uns des autres ?
Michel Hazanavicius : Après un tête-à-queue, normalement il y a le crash, donc ce n’est pas le but. Je ne suis pas un calculateur, je marche au désir du moment.
Les spectateurs connaissent surtout OSS 117 et The Artist, ce qui est normal, mais j’ai d’abord réalisé Le Grand Détournement sur Canal +, puis de la pub et un premier film, Mes amis, qui était une comédie assez traditionnelle. Mais j’ai aussi coécrit et produit en 2004 un film sur le Rwanda, Tuez-les tous ! Rwanda : histoire d’un génocide sans importance. Avec OSS 117 : Rio ne répond plus, j’avais déjà essayé de faire autre chose, de casser un peu le jouet mais en conservant le même acteur, le même ton que pour le film précédent. J’ai aussi l’impression qu’il y a beaucoup moins d’ironie dans The Artist que dans les OSS 117 qui ne sont que dans la comédie. Le sujet des Infidèles était dramatique mais on en a fait une comédie assez cruelle, même un peu désespérée, car le format du sketch le permet.
Ce sont donc des projets très différents les uns des autres et sans volonté d’être cohérent. Je vois bien sûr une cohérence et une évolution dans ma manière de travailler, mais au niveau des thèmes j’ai l’impression d’être un être humain normal et donc de m’intéresser à des choses différentes. Il arrive parfois d’avoir envie de déconner et à d’autres moments d’être plus sérieux…
Le film a-t-il été directement inspiré par la situation en Tchétchénie ou est-ce que celle-ci n’était qu’un moyen de parler des drames de la guerre ?
M. H. : J’avais le désir de parler de la Tchétchénie même si j’ai longtemps hésité, car j’aurais aussi aimé faire quelque chose sur le Rwanda. Aujourd’hui, on est très informé des malheurs du monde mais on ne peut pas être en empathie tout le temps. Ce qui fait que, de façon injuste, on sélectionne : il y a des événements auxquels on s’intéresse plus que d’autres. Le Rwanda et la Tchétchénie m’ont également intéressé, mais finalement j’ai choisi la Tchétchénie. Il y a eu quelques films sur le Rwanda, mais pas sur la Tchétchénie. Ce n’est pas seulement la Tchétchénie qui pose problème, mais globalement tout ce qui se passe en Europe de l’Est. Il n’est qu’à voir ce qui se passe en Ukraine. Que pouvons-nous faire ? Comment répondre à la détresse des habitants de ces pays ? Nous avons inventé l’Europe, mais nous ne parvenons pas à agir.
J’avais la volonté de m’attacher à ce sujet, je n’avais pas le désir de faire un film de guerre. The Search a été compliqué, lourd, cher, politiquement un peu chaud. Mais je dois reconnaître que le fait d’avoir eu l’Oscar m’a permis de me lancer dans le projet et de la mener à bien comme je le voulais. J’aurais été mal inspiré de ne pas saisir l’occasion pour faire une comédie légère à la place.
Vous auriez pu faire une comédie se déroulant dans un contexte dramatique… Vous n’auriez pas été le premier !
M. H. : C’est possible, mais il y a des sujets sur lesquels je n’ai pas envie de déconner.
Comment s’est passée l’écriture du scénario ?
M. H. : Pendant longtemps j’ai été bloqué car je ne savais pas comment faire un film dans ce contexte. Si j’avais réalisé un film sur le Rwanda, cela aurait été différent : j’aurais fait un film sur l’après-guerre. Au Rwanda ne se pose pas seulement la question du génocide mais aussi celle du pardon, celle du comment vivre ensemble après le génocide.
Et puis Nicolas Saada m’a montré Les Anges marqués, que Fred Zinnemann a tourné en 1948. C’est un film vraiment intéressant qui parle de beaucoup de choses que l’on abordait difficilement au lendemain de la guerre, les camps par exemple. C’est un mélo dont la narration est exemplaire, avec une volonté documentaire, ce qui n’est pas courant à l’époque. Je me suis dit que cette approche mélo était intéressante : ne pas avoir peur des sentiments, accepter l’idée que le film ait du souffle…
Je voulais faire un film populaire : je dis toujours la même chose, mais pour moi c’est important. Au moment d’OSS 117, on me disait que mon humour était super pointu, alors que j’essayais au contraire de faire un film que tout le monde comprendrait. En faisant avec The Artist un film muet en noir et blanc, j’avais également en tête de faire plaisir aux gens.
Mais si j’aime Les Anges marqués, mon film n’est pas pour autant un remake, plutôt une adaptation lointaine… J’ai rajouté beaucoup de choses. Toute l’histoire du soldat n’existe pas dans le film de Zinnemann. J’ai essayé de mettre dans le film des thématiques très contemporaines. Sur la guerre : comment on transforme un gamin en machine à tuer. Sur la résilience : comment un gamin peut continuer à vivre après tout cela. Sur le rôle des ONG et des Occidentaux, de l’administration européenne.
Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre l’émotion et la cruauté, l’histoire de l’enfant et celle du soldat, entre la grande Histoire et les petites ?
M. H. : Chaque film possède sa propre règle du jeu, et lorsque je fais un nouveau film, j’ai toujours l’impression d’être stagiaire. J’ai plutôt une formation dans la comédie qui est une école de l’efficacité. Tout est différent lorsqu’on veut émouvoir et informer. L’équilibre dont vous parlez s’est imposé à la fin, car l’équilibre du scénario n’est pas forcément celui du film. Je sortais d’un film muet et The Search n’est pas très bavard. Il y a de longues séquences où l’on ne parle pas et dans lesquelles je n’ai pas mis de musique originale. J’ai eu l’impression qu’il y avait des choses qu’il fallait écrire, ou placer dans les dialogues pour être sûr que ce soit compréhensible. Mais souvent je les ai enlevées, car la force des acteurs et des images fait que la parole devient redondante. Un visage d’enfant exprime mille fois plus de choses que les mots.
J’ai aussi dû découvrir comment travailler avec trois histoires différentes et passer de l’une à l’autre. Le résultat est forcément différent du scénario car au moment du montage l’empathie que l’on a pour les personnages ne fonctionne pas de la même manière qu’à la lecture, et il faut donc adapter la structure.
Habituellement, lors de la préparation d’un film, je le storyboarde entièrement et je donne les dessins à tout le monde mais là, délibérément, je ne l’ai pas fait, de façon à rester perméable à ce qui pouvait arriver au tournage. The Artist était storyboardé de A à Z car tout était chorégraphié. Mais tout était différent ici, la part de l’aléatoire était beaucoup plus grande : les extérieurs, les acteurs qui n’étaient pas acteurs… Au niveau du cadre, je voulais quelque chose de moins guindé, de moins composé que pour The Artist. Je dois réinventer mes méthodes de travail à chaque fois.
La production vous a-t-elle laissé assez de liberté pour travailler de la sorte ?
M. H. : Thomas Langmann et moi sommes coproducteurs sur le film. Comme sur The Artist il m’a laissé une entière liberté même s’il faut toujours faire des compromis. J’ai eu quatorze semaines de tournage, ce qui est vraiment beaucoup. Sur The Artist je n’en avais eu que sept.
Y-a-t-il eu des discussions sur la durée du film ?
M. H. : Je savais dès le début que le film serait long car le sujet l’impose. Pour les comédies, je pense qu’1h35 est la bonne durée mais là il y avait d’autres enjeux. Mon premier montage faisait 3 heures, la version du film qui a été montrée à Cannes 2h30. Mais j’ai revu le montage depuis, et le film fait maintenant 2h15.
Le film a été tourné en 35mm et non pas en numérique. Pourtant le numérique confère immédiatement un air de reportage aux images…
M. H. : Je ne voulais pas que le film ressemble à un documentaire. J’ai beaucoup parlé avec mon chef-opérateur, Guillaume Schiffman, des photoreporters et des photographies de guerre. La question du numérique s’est posée, car il aurait permis de rendre le tournage plus léger. Mais nous avons fait des essais et choisi non seulement le 35mm mais aussi un développement sans blanchissement, qui donne une image plus dure, plus contrastée, avec un piqué incroyable. Je voulais avoir beaucoup de détail dans les peaux, du modelé et pas une image numérique trop lisse. Et puis je crois aussi que c’est un film comme on n’en fait plus vraiment actuellement, donc il fallait revenir à la pellicule.
Le film est spectaculaire. Avez-vous aimé tourner ces grandes scènes de bataille ?
M. H. : Lorsqu’on a des chars sur le tournage, on a vite envie de faire joujou. On a tous en nous ce petit gamin qui veut jouer à la guerre et d’un seul coup on se retrouve avec ces gros jouets. Il faut alors se reposer la question du point de vue et se rappeler le danger du spectacle. Les explosions, le bruit, c’est très cinégénique, mais il faut s’en méfier. Je me suis retrouvé face à des problématiques nouvelles pour moi : montrer la cruauté, la mort, la violence, la souffrance, un peuple complètement désespéré, l’exode… Je me suis mis beaucoup de responsabilités sur le dos…
Dans mes films précédents, j’avais un pacte très clair avec le spectateur : il savait qu’il était au spectacle, je ne cherchais jamais à lui faire croire que ce qu’il voyait était vrai. Lorsque c’était triste, il était évident qu’on faisait semblant. Dans The Search, il ne pouvait pas y avoir ce filtre.
Le film a été tourné en Géorgie…
M. H. : C’est un pays que je connaissais et je trouvais qu’il correspondait bien à ce que je cherchais en termes de paysages, d’architecture, de visages. Il possède une espèce de patine que je trouve vraiment cinématographique. Nous sommes dans le Caucase, loin de l’Europe occidentale.
Cela a coûté très cher de travailler là-bas : il n’y a pas d’infrastructures pour les tournages, ce n’est pas la Roumanie ou la République tchèque. Il a fallu emmener toute l’équipe, une soixantaine de personnes de base, avec des renforts pour les effets spéciaux et la figuration.
La question s’est posée de travailler ailleurs mais avec Thomas Langmann nous avons choisi de privilégier le réalisme. Nous avons tourné dans un village situé à côté d’une caserne militaire. C’était l’ancien village des officiers du temps des Russes. Le village a été quasiment abandonné, à part une partie qui est habitée par des réfugiés. Les ruines sont donc de vraies ruines. Le film s’est fait en décors naturels, même s’il y a bien sûr un travail de décoration.
Le contexte géopolitique a-t-il posé problème au moment du tournage ? Faire un film antirusse dans un pays voisin ne doit pas être facile…
M. H. : L’actuel président géorgien est pro-russe mais nous n’avons pas connu de pressions. Entre 2008 et 2013, le pays a connu un processus de démocratisation durant la présidence de Mikheil Saakachvili. Celui-ci avait pris la succession d’Edouard Chevardnadze lors de la Révolution des Roses, durant laquelle il n’y a eu aucun mort. Les Russes ont envahi la Géorgie en 2008… Personne n’était hostile à l’idée de faire un film critiquant l’armée russe. L’armée géorgienne nous a donné accès au matériel russe qu’elle possède, ce qui a été un grand avantage : en général, pour disposer de matériel militaire, il faut faire lire le scénario aux gradés et obtenir leur accord.
Sur le tournage, nous avons récolté des témoignages vraiment émouvants de la part de gens pour qui le film était important. Car lorsqu’on perd une guerre, on ne perd pas seulement sa terre, mais aussi le droit de raconter ce qui s’est passé. Ce sont les gagnants qui font l’Histoire… Très peu de gens savent ce qu’ont vraiment vécu les Tchétchènes. Quand vous en parlez aujourd’hui, beaucoup vous répondent qu’ils étaient des terroristes.
Mais je ne pense pas que le film soit antirusse, même si il ne va pas dans le sens de la politique du Kremlin. C’est un film humain, y compris du côté russe, et il parle d’un sujet que les Russes connaissent bien. Ils ont conscience des problèmes de leur armée. Toutes les familles russes qui ont un peu d’argent se débrouillent pour que leurs garçons ne soient pas enrôlés dans l’armée. Il y a quelques années, Alexandra, d’Alexandre Sokourov, parlait aussi des soldats en Tchétchénie.
À Cannes, The Search a été critiqué par une journaliste russe. Mais le lendemain de la projection, j’ai rencontré d’autres journalistes russes qui eux avaient été très touchés. Ils m’ont dit que c’est un film que les Russes n’auraient pas pu faire car leur cinéma est souvent caricatural. J’ai essayé quant à moi de traiter le sujet d’un point de vue humain.
Vous montrez clairement le processus de deshumanisation des soldats…
M. H. : C’est un système très bien organisé qui repose sur l’inversion des valeurs : le Bien devient le Mal et le Mal devient le Bien. Tout ce qui est destructeur est encouragé. Lorsqu’on vous dit pendant des années que ceux d’en face sont des cafards, vous finissez par le croire. Au début ce sont des mots, mais ils passent dans le langage commun…
Comment avez-vous trouvez les deux comédiens ?
M. H. : Il y a en Géorgie une région, le Pakissi, dont la population est tchétchène. On les appelle les Kistes. C’est une population composée soit de Tchétchènes qui sont en Géorgie depuis très longtemps, soit de réfugiés plus ou moins récents, dont certains font encore des allers-retours. Nous avons fait un casting dans une dizaine de villages, nous avons vu 450 mômes, ce qui n’est pas énorme pour un rôle aussi écrasant que celui du gamin, et nous sommes tombés sur le bon. Il jouait à l’instinct, ce n’est pas un acteur de cinéma avec une méthode. Il a bien aimé le tournage car l’ambiance était bonne mais je ne pense pas qu’il deviendra acteur.
Maksim Emelyanov, qui joue le soldat, est un excellent acteur et je suis déçu que sa performance n’ait pas été plus remarquée que cela à Cannes. Nos Russes, qui sont soit Moscovites soit Ukrainiens, sont tous de grands acteurs. L’école de jeu russe est incroyable.
Comment s’est passé le tournage des scènes entre l’enfant, qui n’avait jamais joué, et Bérénice Bejo, qui est une actrice professionnelle ?
M. H. : Nous avons commencé par tourner les premières scènes, où ils ne se connaissent pas bien et se tournent un peu autour. Bérénice a beaucoup travaillé sur son personnage, ce n’est pas facile de jouer avec des gamins. Elle a intégré l’enfant à son jeu, s’est adaptée à lui et a gagné sa confiance. L’organisation du tournage variait selon les scènes : parfois nous commencions par filmer l’enfant, parfois c’était Bérénice qui était devant la caméra. Le problème concernant le personnage de Bérénice, c’est qu’il ne s’agit pas du premier rôle. Habituellement, pour tourner ce genre de films, qui nécessitent beaucoup d’argent, vous engagez un acteur important et vous lui écrivez un rôle important, ce qui fait que vous vous retrouvez avec un Occidental qui joue le rôle principal d’une histoire qui n’est pas la sienne. Moi, je voulais que ce soit vraiment l’histoire des Tchétchènes et que les Occidentaux restent au second plan.
Quels sont les films de guerre qui vous ont le plus marqué ?
M. H. : Pour moi, le plus grand de tous, c’est sans doute Voyage au bout de l’enfer, parce que l’humain est au cœur du film, que les acteurs sont déments. Et puis c’est un film de guerre avec une seule scène de combat. Le film montre surtout le mariage et ce qui se passe après. Apocalypse Now, évidemment est aussi un très grand film. J’ajouterai la première demi-heure d’Il faut sauver le soldat Ryan, qui nous donne une leçon de cinéma inégalable. Pour la première fois on comprend ce qu’ont vécu les soldats au moment du débarquement. L’héroïsme reste de mise, mais nous sortons du cliché. J’ai découvert récemment Côte 465, d’Anthony Mann… Lorsqu’on parle de films de guerre, on parle toujours des films de soldats, des films de bataille, alors qu’il y a autre chose. C’est pour cela que j’aime Voyage au bout de l’enfer, qui ne s’intéresse pas uniquement aux soldats.
Je suis toujours un peu gêné par les films qui mettent en avant l’héroïsme et le courage, qui sont des valeurs qui ne me semblent plus avoir cours dans les guerres d’aujourd’hui. Les guerres de maintenant, ce ne sont plus les soldats qui les vivent mais les civils, des civils qui n’ont rien demandé.
PROPOS RECUEILLIS PAR YVES ALION ET MIS EN FORME PAR SYLVAIN ANGIBOUST
Réal. et scén. : Michel Hazanavicius. Phot. : Guillaume Schiffman.
Prod. : Michel Hazanavicius et Thomas Langmann. Dist. : Warner Bros. France.
Avec Bérénice Bejo, Maksim Emelyanov, Abdul Khalim Mamutsiev, Annette Bening, Zukhra Duishvili.
Durée : 2h14. Sortie France : 26 novembre 2014.