Critique Entre la vie et la mort de Giordano Gederlini

Publié le 28 juin, 2022 | par @avscci

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Entre la vie et la mort de Giordano Gederlini

Lorsqu’un conducteur de métro voit son fils se jeter sous sa rame, il se trouve confronté au passé nébuleux du disparu avec lequel il avait perdu tout contact. D’origine chilienne, le réalisateur Giordano Gederlini, qui a notamment coécrit Les Misérables pour Ladj Ly, choisit pour protagoniste principal un déraciné qui se trouve confronté malgré lui à ses responsabilités de père, avec dans un bel effet miroir cet autre tandem père-fille que personnifient Olivier Gourmet et Marine Vacth. Le scénario s’appuie sur ces figures humaines fragiles pour dépeindre la tentative de rédemption d’un quidam contraint de faire face à ses responsabilités au sein même d’une société dans laquelle il s’est efforcé de se faire remarquer, mais qui n’a pourtant rien d’un héros. En l’occurrence, l’acteur espagnol Antonio de La Torre interprète idéal de ce personnage laconique que les circonstances poussent à assumer ses responsabilités après s’être invisibilisé dans son pays d’accueil. Entre la vie et la mort sait éviter les grands discours pour instaurer une atmosphère qui suinte de rapports humains trompeurs et de faux-semblants. Dans un monde underground dont les fondations sont gangrénées et où tous les coups semblent permis, surtout les plus bas. Avec son lot de personnages à double face et d’autres sous influence. La mise en scène excelle à entretenir cette ambiance crapoteuse, sans nourrir beaucoup d’illusions quant à la moralité de notre société où le respect illusoire de l’ordre va de pair avec l’organisation méthodique du désordre. C’est l’apanage du polar que de fonctionner par l’absurde.

Jean-Philippe Guerand

Film belgo-franco-espagnol de Giordano Gederlini (2021), avec Antonio de La Torre, Marine Vacth, Olivier Gourmet. 1h35.  




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