Critique

Publié le 29 avril, 2025 | par @avscci

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Des jours meilleurs d’Elsa Bennett et Hyppolite Dard

Sous ce titre ouvert se love un récit exemplaire, l’histoire d’un groupe de femmes qui ont en commun d’être alcooliques. C’est le chemin de croix de leur réhabilitation qui est scruté, avec ses faux pas, ses erreurs, ses rechutes, mais avec l’obsession de la réussite finale. L’occasion bien sûr de brosser quelques portraits hauts en couleurs. Mais pas de façon uniforme et systématique (le personnage central, à qui Valérie Bonneton prête vie, est plutôt introverti, en retrait). Ses compagnes d’infortune sont toutes campées par d’excellentes comédiennes, chacune ayant sa propre aura sans que l’on sente que les scénaristes ont eu besoin de répartir les caractères pour occuper systématiquement tout l’espace social et caractériel. Même si ces femmes ont en commun d’avoir à un moment ou à un autre été incapables de cicatriser les blessures que la vie leur a infligées. Il est vrai que nos héroïnes sont largement soutenues au centre par un personnel à l’engagement total, parmi lequel se trouve le seul homme du film, interprété par Clovis Cornillac. Qui forme les projets les plus fous pour ses ouailles. En l’occurrence (ce qui permet au film de prendre l’air) celui de participer à un rallye, dans le désert. Et nos repenties de se lancer dans l’aventure avec une énergie fluctuante mais magnifique. Il est évidemment tentant à la lecture de ce qui précède de crier au sirop de bons sentiments. Mais le film est au fond à l’aune de ses personnages, pétri d’une bienveillance rare et précieuse et l’idée de ricaner ou même de sourire laisse très vite la place à une communion (laïque) qui célèbre l’humanité du monde. Par les temps qui courent, c’est précieux.

Yves Alion

Film français d’Elsa Bennett et Hyppolite Dard (2025), avec Valérie Bonneton, Clovis Cornillac, Sabrina Ouazini, Michèle Laroque. 1h44.




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