Critique

Publié le 7 février, 2024 | par @avscci

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Daaaali ! de Quentin Dupieux

Sur le site Screendaily.com, le Britannique Jonathan Romney, en quasi français dans le texte, parle du « conceptual farceur Quentin Dupieux ». Le mot farceur décrit bien le bonhomme. Farceur pour le meilleur, farceur pour le moins bon. Dans ce nouveau film, une journaliste novice (Anaïs Demoustier) tente désespérément de caler un entretien avec le maître. Qui défile dans d’interminables et stupéfiants couloirs, qui se défile aussi, entassant les caprices comme ses camarades surréalistes se plaisaient à entasser et accumuler les objets, pour ne pas répondre à la malheureuse. Dupieux, lui, entasse et accumule les comédiens, car le grand moustachu est joué à tour de rôle par Baer, Cohen, Marmaï, Lellouche, Flamand. Il reprend à Buñuel la narration en miettes, les acteurs changeants. Buñuel apparaît d’ailleurs furtivement sous les traits de… qui donc ? Le comédien a le dos tourné… Farceur pour le meilleur, Dupieux déploie les gags narratifs, très loin de Buñuel au fond, car l’Espagnol était métaphysique et Dupieux est surtout acrobate. Farceur pour le moins bon quand il laisse ses acteurs en roue libre (Baer est flambant, Marmaï paresseux), Dupieux, malgré la grande force comique d’une bonne partie du film, reste à la surface de l’artiste Dali, ne retenant que son cabotinage grandiose en esquivant sa puissance créatrice.

René Marx

Film français de Quentin Dupieux (2023), avec Anaïs Demoustier, Édouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï, Gilles Lellouche, Didier Flamand. 1h18.




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