Critique Yuli de Iciar Bollain

Publié le 15 juillet, 2019 | par @avscci

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Yuli d’Icíar Bollaín

Danseur étoile du Royal Ballet de Londres, Carlos Acosta possède un destin assez comparable à celui de Billy Elliot. Ce gamin des rues de La Havane a vécu un véritable conte de fées dont le scénariste attitré de Ken Loach, Paul Laverty, a tiré une histoire pour une fois souriante dans laquelle le contexte social reste cependant toujours prégnant. La mise en scène en est assurée par l’épouse de l’auteur, Icíar Bollaín, réalisatrice espagnole à laquelle il a inspiré des films aussi forts et engagés que Même la pluie (2010) et L’Olivier (2016). Au-delà de son personnage emblématique, Yuli décrit le régime castriste sur un ton critique mâtiné de nostalgie, comme s’il était considéré du point de vue d’un enfant émerveillé par le monde. L’un des atouts majeurs du film, outre sa photogénie, pourtant recréée pour une bonne part en Espagne, réside dans sa formidable bande originale concoctée par le collaborateur habituel de Pedro Almodovar, Alberto Iglesias. Son rythme transcende allègrement un récit qui manque d’aspérités, mais qui s’inspire après tout des mémoires de Carlos Acosta, rêve éveillé où les obstacles n’ont pas vraiment l’air d’en être. La cible du film apparaît d’ailleurs beaucoup plus large qu’il n’est de coutume pour ce genre de sujet, les enfants pouvant y trouver aisément matière à s’approprier à leur tour sa vocation. Mais il est vrai qu’un peu de douceur dans notre monde de brutes n’est pas désagréable et que Yuli assume de donner parfois des fourmis dans les jambes.

Jean-Philippe Guerand

Film espagnol d’Icíar Bollaín (2018), avec Carlos Acosta, Santiago Alfonso, Kevin Martinez. 1h50.




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