Publié le 4 juillet, 2018 | par @avscci
0Woman at war de Benedikt Erlingsson
Deuxième long métrage d’un cinéaste venu du pays de Bjork, la froide Islande, déjà très remarqué avec son premier, Des chevaux et des hommes, Woman at War est presque une compilation, au sens le plus noble du terme. Pour le prix d’une place, ce sont en effet une comédie, un film de guerre, un portrait de femme, une parabole politique, une comédie musicale, qui s’offrent au spectateur. Un panaché de genres, juste à travers le combat seul d’une femme, contre les lobbys, les grands et les puissants. Miraculeusement, le film connaît plusieurs ruptures de tons qui pourraient sembler brutales, mais qui n’attaquent jamais la cohérence globale du film, centré autour du visage de sa comédienne, élément moteur et unificateur d’un récit qui ose bien des virages. Peut-être que la clef se situe dans ce ton étrange, rappelant vaguement l’école Kaurismaki. Une ironie un peu absurde, bien symbolisée par le groupe de jazz accompagnant les séquences, mais qui ne se fait jamais au détriment des protagonistes ou des enjeux évoqués. Cette école nordique, renforcée par la beauté des paysages islandais, a très probablement ses plus beaux jours devant elle.
Pierre-Simon Gutman
Film islandais de Benedikt Erlingsson (2018), avec Halldora Geirhardsdottir, Jóhann Sigurðarson. 1h40.
Critique en partenariat avec l’ESRA.