Publié le 26 avril, 2018 | par @avscci
0Une femme heureuse de Dominic Savage
Le titre du film est évidemment ironique : la femme dont il est question ici est au contraire pour le moins frappée de mélancolie. Mariée à un homme ayant une bonne situation, cette femme au foyer s’ennuie. Ses journées sont frappées de routine et son blues devient persistant. Tout le film s’enroule autour de son mal-être, entre résignation et tentatives de rupture(s). On le comprend, la trame du film est ténue et repose en grande partie sur l’impeccable prestation de Gemma Artreton, qui s’est totalement impliquée dans le projet (devenant pour l’occasion coproductrice). La nuance est ici reine. Notre empathie va bien sûr à l’héroïne. Mais nous n’avons pas de réelle hostilité à l’égard du mari, aveugle au désarroi de la belle, tant chacun semble obéir à sa logique propre. Peu de rebondissements ni de tête-à-queue narratifs, si ce n’est une escapade parisienne de la jeune femme, qui ne lui apporte pas grand-chose (et au film non plus). Ce qui ne retire rien au plaisir de voir Gemma Arterton dont chaque frémissement, chaque regard nous touche. L’impression de vérité est en l’occurrence renforcée par un certain flottement (voulu) qui s’empare de certaines scènes, par le choix du metteur en scène de laisser à ses comédiens une certaine liberté d’improviser.
Yves Alion
Film britannique de Dominic Savage (2018), avec Gemma Arterton, Dominic Cooper, Jalil Lespert. 1h 45.
Critique en partenariat avec l’ESRA.