Publié le 25 février, 2020 | par @avscci
0Tout peut changer de Tom Donahue
Et si les femmes comptaient à Hollywood ? Le sous-titre de Tout peut changer donne la véritable tonalité de cette enquête qui confère toute leur légitimité aux revendications du mouvement #MeToo. Il suffit pour s’en convaincre de dresser un état des lieux, ce que fait ce film dont on s’étonnera toutefois qu’il soit signé par un homme. Un paradoxe d’autant plus choquant que la productrice exécutive de ce film est la comédienne Geena Davis qui possédait la légitimité suffisante pour le signer. L’intérêt de cette enquête réside dans la notoriété des personnalités qui s’y expriment. Comme si une longue conjuration du silence venait enfin d’être brisée par des personnalités aussi puissantes que Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman, Reese Witherspoon, Jessica Chastain ou Chloë Grace Moretz. Ce pouvoir qu’on leur prête serait-il donc juste illusoire ? C’est l’une des questions auxquelles tente de répondre ce film passionnant qui brasse sans doute trop de thèmes pour parvenir à les traiter suffisamment en profondeur, mais constitue tel quel l’état des lieux accablant d’un milieu encore loin d’être exemplaire sinon surtout paritaire. Difficile de ne pas établir un parallèle avec un film français sorti dans l’indifférence générale il y a moins d’un mois, Pygmalionnes de Quentin Delcourt (un homme également !) qui soumettait quant à lui à la question diverses personnalités du cinéma français en obtenant parfois des réponses assez proches. Prenons donc ces deux films pour ce qu’ils sont : des ébauches imparfaites autour d’une problématique qui mérite davantage de considération.
Jean-Philippe Guerand
Film documentaire américain de Tom Donahue (2019), avec Geena Davis, Meryl Streep, Chloë Grace Moretz 1h35.