Publié le 23 janvier, 2018 | par @avscci
0The Greatest Showman de Michael Gracey
C’est l’histoire d’un rêveur qui imaginait le monde plus vaste qu’il ne l’était et a popularisé l’art du cirque : P. T. Barnum. Un fils d’agriculteurs auquel sa passion a permis d’attirer des spectateurs émerveillés par ses parades légendaires, séduits par ses animaux exotiques et horrifiés par les monstres de foire qu’il fut le premier à exhiber comme des bêtes curieuses. Ce personnage authentique, dont le nom est désormais devenu un nom commun désignant à la fois une débauche de moyens et des tentes amovibles, inspira naguère Sous le plus grand chapiteau du monde (1952) à Cecil B. de Mille, lequel partageait avec lui un certain sens de la démesure. On en retrouve également l’empreinte dans le célèbre Freaks (1932) de Tod Browning. The Greatest Showman reprend ces multiples éléments et les agrège dans une comédie musicale qui permet à Hugh Jackman de remiser ses griffes de Wolverine et de satisfaire son penchant pour la chansonnette déjà démontré dans Les Misérables (2012). Ce film qui illustre malgré lui une certaine décadence des spectacles de Broadway pâtit toutefois de la comparaison avec les classiques du genre et surtout La La Land de Damien Chazelle. C’est d’autant plus regrettable que son sujet plutôt passionnant se résume à une imagerie désincarnée, malgré les efforts de ses interprètes dont les excellentes Michelle Williams et Rebecca Ferguson, comme égarées parmi ce bric-à-brac plutôt poussiéreux qui aurait mérité d’être confié à un metteur en scène plus inventif.
Jean-Philippe Guerand
Film américain de Michael Gracey (2017), avec Hugh Jackman, Zac Efron, Michelle Williams. 1h44.
Critique en partenariat avec l’ESRA.