Publié le 9 décembre, 2017 | par @avscci
0Seule la terre de Francis Lee
Ce premier film né Outre-Manche a glané plusieurs prix dans les festivals et reçu un accueil critique des plus favorables. Il faut dire qu’il aligne un certain nombre d’atouts qui touchent le plus souvent les festivaliers… L’attrait de la nouveauté bien sûr, mais aussi une façon sans concession de décrire la campagne anglaise (en l’occurrence le Yorkshire), terra incognita que l’on croirait située à l’autre bout du monde, avec un naturalisme quasi-documentaire avec lequel avait flirté notre Petit Paysan national il y a quelques mois. Ajoutons un petit parfum de transgression, les ébats homosexuels des deux personnages principaux, un petit gars du coin et un saisonnier roumain, étant montrés avec une crudité que peu de films s’autorisent. Sans doute moins chic mais aussi moins chavirant qu’avait pu l’être en son temps le brulot de Cyril Collard, Les Nuits fauves. A vrai dire nous ne sommes qu’à demi-convaincus par la façon très pédago dont est dépeinte la décrépitude de la société rurale, tout étant trop en place pour être honnête (à commencer par la déchéance physique du père). Mais les hésitations, la maladresse et au final la fulgurance de l’histoire d’amour savent trouver des accents de vérité qui nous touchent. Dès lors la terre est sans doute nourricière (et l’objet de toutes les attentions), elle devient également un terrain d’aventures où la vie se transcende…
Yves Alion
God’s own country. Film britannique de Francis Lee (2017), avec Josh O’Connor, Alec Secareanu, Gemma Jones. 1h 44.
Critique en partenariat avec l’ESRA.