Critique Affiche Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu de Philippe de Chauveron

Publié le 12 février, 2019 | par @avscci

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Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? de Philippe de Chauveron

Depuis son triomphe (le mot est faible) avec Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, Philippe de Chauveron a réalisé deux autres films, Débarquement immédiat et A bras ouverts, qui n’ont pas reçu, loin s’en faut, le même accueil. On n’est pas obligé d’aimer, mais force est de reconnaître une certaine constance à ce cinéaste qui ne jure que par la comédie et n’aime rien tant que chatouiller ses compatriotes là où ça fait mal, le chauvinisme et le racisme. On sent bien que notre homme n’a qu’un désir, celui de prendre le créneau en friches de Gérard Oury, en remplaçant De Funès, par Christian Clavier, qui par ailleurs ne rêve que de cela. Reste que, comme chacun sait, l’humour n’est pas nécessairement consensuel et que tout dépend de celui qui le reçoit. On a longtemps dit que le génie de Coluche était de parvenir à fédérer le fan franchouillard et l’intello pincé. Il n’est pas évident que le signataire de Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ait cette qualité. Tout dépend évidemment de celui qui goûte le film, mais si certains gags sont efficaces, il n’est pas certain que tous verront le film comme une critique acerbe des pulsions racistes de certains de nos contemporains. Au contraire… Mais Philippe de Chauveron s’est-il réellement posé la question. Il est clair que le but premier du film est d’attirer un public nombreux, recopiant les recettes du premier opus jusqu’à reproduire l’affiche. Mais il n’est pas le premier à pratiquer le jeu des séquelles (il nous avait d’ailleurs auparavant fourni deux épisodes de la saga de L’élève Ducobu). Au final, reste la question (quand même) fondamentale : rit-on ? Le cinéaste a sans doute du savoir-faire, ses personnages sont campés (trop ?), certaines répliques font mouche, mais franchement le film se traîne, et l’ensemble est tellement convenu qu’il provoque un ennui que son rythme rend paradoxal.

Yves Alion

Film français de Philippe de Chauveron (2018), avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abitan. 1h39.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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