Publié le 1 octobre, 2018 | par @avscci
0Okko et les fantômes de Kitaro Kosaka
Okko est une petite fille gaie et joyeuse dont la vie est brutalement bouleversée après la mort accidentelle de ses parents. Mais pleine de courage et de détermination, elle commence une nouvelle vie à la campagne, chez sa grand-mère qui tient une auberge familiale. Alors qu’elle prend très au sérieux son rôle de future responsable du lieu, elle croise aussi le chemin de deux fantômes facétieux et d’un démon gourmand qui mettent de la fantaisie dans son existence, tout en l’aidant à leur manière à faire son deuil. Il y a beaucoup de légèreté, mais aussi une forme de poésie subtile, dans la relation qui se tisse entre la petite fille et ses amis d’outre-tombe. C’est une belle idée que d’accompagner une enfant touchée par le deuil par deux enfants morts prématurément, et le style visuel du film (simple et classique) s’y prête parfaitement. Mais lorsque le film se concentre sur l’intrigue plus convenue de la rivalité avec l’autre hôtel, ou de la nécessité de servir ses clients le plus parfaitement possible, le charme se dilue un peu.
Et on est finalement déçu du tour très conventionnel et sage que prend le récit. Idéologiquement, l’idée que le bonheur passe par l’obéissance aveugle, le travail acharné et la quête d’une perfection matérielle absolue tranche avec la teneur plutôt spirituelle du reste de l’intrigue. Surtout quand il s’agit en filigrane d’enfermer encore et toujours les femmes dans le rôle traditionnel qui leur est dévolu, au Japon comme ailleurs.
Marie-Pauline Mollaret
Waka Okami wa Shōgakusei! Film d’animation japonais de Kitaro Kosaka (2018). 1h35
Critique en partenariat avec l’ESRA.