Critique Noureev de Ralph Fiennes

Publié le 26 juin, 2019 | par @avscci

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Noureev de Ralph Fiennes

Le biopic étant désormais devenu un genre à part entière, tout le monde y passe ou presque. En s’attaquant à la personnalité de Rudolph Noureev, le comédien Ralph Fiennes était conscient d’aborder à travers cette figure tutélaire de la danse une époque particulièrement fertile sur le plan dramatique : la Guerre froide. L’un des problèmes fondamentaux que posait ce projet résidait dans son casting : nul autre qu’un danseur ne pouvait entrer dans la peau de ce personnage de façon crédible. Il a donc choisi pour cela Oleg Ivenko dont c’est le premier rôle à l’écran, sans lui demander pour autant de prendre des risques inconsidérés en cherchant à reproduire certains morceaux de bravoure. Noureev apparaît moins comme un film sur la danse que la chronique d’une époque où le moindre voyage d’une délégation soviétique à l’étranger (le plus souvent pour des raisons de propagande) impliquait un risque potentiel de trahison individuelle ou collective. Dans un acte de bravoure masochiste non dénué d’ironie, Fiennes s’y donne d’ailleurs le rôle du méchant de service. Bien qu’il souligne habilement le caractère rebelle du danseur, le film ne parvient à trouver son rythme que dans sa description de la vie parisienne du début des années 60, habilement illustrée d’images d’archives. Sa construction porte en outre la marque du scénariste et dramaturge britannique David HARE qui a tout organisé en fonction d’un climax insurpassable : la défection de Noureev à l’aéroport du Bourget, en juin 1961.

Jean-Philippe Guerand

The White Crow. Film britannique de Ralph Fiennes (2018), avec Oleg Ivenko, Adèle Exarchopoulos, Ralph Fiennes. 2h07.

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