Critique Mobile Homes de Vladimir de Fontenay

Publié le 3 avril, 2018 | par @avscci

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Mobile Homes de Vladimir de Fontenay

Présenté dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs 2017, le premier film du réalisateur français Vladimir de Fontenay résonne en écho à The Florida Project de Sean Baker qui clôturait cette même sélection. Ses protagonistes en sont les oubliés du fameux rêve américain, en l’occurrence un jeune couple qui a cru que son amour le sauverait de la misère et qui a commis l’erreur de mettre au monde un petit garçon sans en avoir les moyens. Ensemble, ils vont essayer d’échapper à la malédiction sociale qui les frappe, en se heurtant inéluctablement à un système qui rejette les parias. Avec ce but ultime : pouvoir se mettre à l’abri d’un Mobile Home, l’une de ces habitations dérisoires à l’espérance de vie limitée qui permettent d’observer le monde en sécurité. Le film colle littéralement aux basques de ses protagonistes pour nous proposer un autre regard sur l’Amérique des exclus, celui d’un jeune réalisateur étranger doté d’un précieux recul qui maîtrise parfaitement les codes de la narration et la direction d’acteurs. Imogen Poots et Callum Turner composent un couple déchirant qui se trouve renvoyé en permanence à son immaturité par une société d’où le concept de solidarité semble banni. Mobile Homes cousine avec le formidable 99 Homes (2014) de Ramin Bahrani, Vladimir de Fontenay assumant sa filiation avec les artisans discrets du Nouvel Hollywood que furent au tournant des années 70 Jerry Schatzberg et Bob Rafelson, ces francs-tireurs obnubilés par la face cachée de l’Amérique.

Jean-Philippe Guerand 

Film canado-français de Vladimir de Fontenay (2017), avec Imogen Poots, Callum Turner, Frank Oulton. 1h46.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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