Critique Luna d'Elsa Diringer

Publié le 17 avril, 2018 | par @avscci

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Luna d’Elsa Diringer

Luna est une fille libre qui entend rester maîtresse de sa destinée sentimentale. Alors, le jour où elle se retrouve impliquée malgré elle dans l’humiliation gratuite d’un garçon sans défense, elle prend la décision de rompre avec son petit ami. Le hasard va toutefois la remettre en présence de sa “victime”… Comme Ava de Léa Mysius, sorti l’an dernier, Luna s’impose comme un joli portrait d’adolescente, indissociable de la personnalité de sa réalisatrice, Elsa Diringer, et de l’interprète du rôle-titre, Laëtitia Clément. Si la notion de cinéma féminin a un sens, c’est à travers des chroniques comme celles-là qu’il s’incarne. Dix ans et pas moins de sept courts métrages ont permis à cette réalisatrice de fourbir ses armes. Son premier long témoigne de l’acuité de son regard et d’une authentique originalité dans le regard qu’elle porte sur des protagonistes qui ne ressemblent pas aux archétypes habituels du genre : en l’occurrence, une jeune femme déterminée et un garçon fragile, campé par l’excellent Rod Paradot césarisé pour sa composition dans La Tête haute d’Emmanuelle Bercot. Luna est un film solaire qui dépeint une jeunesse provinciale à laquelle ne s’intéresse trop peu notre cinéma, sujet à un incorrigible tropisme parisien. Une tranche de vie touchante et généreuse qui rend ses lettres de noblesse à la pureté du cœur et s’inscrit dans la tradition de Jacques Rozier et Jean Eustache, par sa volonté de sortir des sentiers battus en revisitant le nouveau naturel cher à Télérama.

Jean-Philippe Guerand

Film français d’Elsa Diringer (2017), avec Laëtitia Clément, Rod Paradot, Julien Bodet. 1h33.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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