Publié le 25 février, 2020 | par @avscci
0Le Prince oublié de Michel Hazanavicius
Michel Hazanavicius a décidé de réaliser un film familial, bon enfant, idéal pour la sortie ciné des vacances de février. Bien loin de The Artist ou d’OSS 117, le réalisateur nous livre une fable qu’il voulait sûrement touchante, émouvante tout en restant drôle et amusante, pourtant, nous nous retrouvons face à des dialogues grossiers, des personnages fades et impersonnels et des décors suintants le faux et les effets spéciaux. Alors que le personnage de Djibi (le père) aurait pu être sympathique, surtout avec Omar Sy pour l’interpréter, il apparaît déconnecté, enfermé dans son monde imaginaire, mais c’est surtout son indécision, sa passivité qui devient horripilante ; alors que la situation dégénère et qu’un nouveau prince est en train de le destituer, son unique réaction se résume à : “je vais rien faire du tout (…) parce que je suis gentil”.
Le manque d’un réel antagoniste est ce dont souffre le film, il apparaît que l’unique « force d’opposition » est le temps qui passe et que la seule contre-attaque, c’est l’acceptation. Tout ça devient très philosophique, mais Hazanavicius use de métaphores plus que grossières pour faire passer le message. Tout est donc très lourd, les ficelles sont flagrantes, l’aspect magique finit par perdre en crédibilité.
La sortie familiale tourne donc à l’ennui total passé dix ans et à l’incompréhensibilité pour les moins de six ans, le réalisateur aurait mieux fait de suivre les préceptes des films d’animation dont il s’inspire très largement ; Vice Versa ou encore Toy Story qui réussissent à faire rire petits et grands contrairement au Prince oublié, un film, loin de la grandeur de ses prédécesseurs, qui mérite, bel et bien, d’être oublié.
Camille Sainson