Publié le 9 décembre, 2017 | par @avscci
0Le bonhomme de neige de Tomas Alfredson
Tomas Alfredson, le réalisateur de ce Bonhomme de neige aux saveurs scandinaves a réalisé plusieurs films en Suède qui ne sont pas arrivés jusqu’à nous avant de changer de braquet et recevoir une reconnaissance internationale avec Morse, puis La Taupe, l’un des meilleurs films d’espionnage de ces dernières années, troquant au passage sa langue natale pour l’anglais. Cette ouverture au monde (que d’aucuns pourraient également considérer comme une perte de spécificité) est également celle du film qui nous intéresse ici. Au départ nous sommes en présence de l’adaptation d’un polar norvégien ayant rencontré un succès massif, mettant en scène un policier norvégien aux blessures encore vives, et qui noie trop souvent son mal-être dans l’alcool, Harry Hole. C’est d’ailleurs le héros récurrent d’une longue série longtemps restée confidentielle. Mais le succès venant, Hollywood a commencé à lui faire les yeux doux. Ce qui explique que Scorsese compte parmi les producteurs délégués de ce film centré sur un serial killer, décidemment très anglo-saxon. Le film n’en perd pas pour autant sa force. Le ton est glaçant, le décor est glacé, les sentiments peinent à s’épancher, le tout étant en parfaite adéquation avec ce que le film raconte. Dans la ronde infernale que forment la solitude, l’isolement, le froid et l’effroi, ce Bonhomme de neige n’atteint sans doute pas les stridences de ce qui restera l’étalon or du thriller scandinave, Millenium (décliné sur plusieurs films, et qui a également intéressé Hollywood, David Fincher en adaptant l’un des épisodes), mais il s’en approche suffisamment pour susciter notre adhésion.
Yves Alion
The Snowman. Film suédo-anglo-américain de Tomas Alfredson (2017), avec Michael Fassbender, Rebecca Fergusson, Charlotte Gainsbourg. 1h 59.
Critique en partenariat avec l’ESRA.