Critique La promesse de Terry George

Publié le 9 décembre, 2017 | par @avscci

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La promesse de Terry George

Chaque pierre dans le mur élevé contre l’enfouissement révisionniste du génocide arménien par l’état turc est d’autant plus précieuse que ces pierres demeurent encore peu nombreuses un siècle plus tard. Comme Ararat, d’Atom Egoyan et The Cut, de Fatih Akin, La Promesse a choisi d’emprunter pour cela les méandres de la fiction. On ne saurait en blâmer le réalisateur britannique Terry George qui a déjà à son actif des films aussi engagés que Some Mother’s Son (1996), autour de la grève de la faim suicidaire de l’activiste irlandais Bobby Sands, et Hôtel Rwanda (2004), sur le silence assourdissant des Européens dans un autre génocide, africain celui-là. Son nouveau film s’attache donc aux destins croisés d’un étudiant en médecine arménien et d’un photographe américain amoureux de la même femme à l’aube de la Première Guerre mondiale et unis par une commune volonté de survivre afin de pouvoir témoigner de la tragédie dont ils vont être les spectateurs impuissants, alors même que la Turquie entend en effacer toutes les traces aux yeux de la postérité, ainsi que s’en inspireront plus tard les Nazis en organisant la Shoah. La Promesse possède les défauts de ses qualités, à commencer par une reconstitution parfois écrasante, faute de moyens suffisants, et un romanesque qui nuit parfois au message politique. C’est d’autant plus dommage que Terry George trouve en Oscar Isaac et Christian Bale de remarquables ambassadeurs, susceptibles d’attirer le grand public vers ce sujet à haute tension.

Jean-Philippe Guerand

The Promise. Film américano-espagnol de Terry George (2017), avec Oscar Isaac, Charlotte Le Bon, Christian Bale. 2h 13.

Critique en partenariat avec l’ESRA.




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