Publié le 2 mai, 2018 | par @avscci
0Comme des rois de Xabi Molia
Comme des rois est le troisième film de fiction signé Xabi Molia après Huit fois debout et Les Conquérants. Force est de reconnaître que ce romancier passé derrière la caméra possède une patte. Comme des rois s’attache à une famille qui ne survit qu’au prix d’arnaques en tous genres. Du porte-à-porte frelaté aux vols de matériaux, Joseph (le père) et Micka (le fils) pratiquent la fuite en avant jusqu’au jour où leurs combines prennent l’eau… Film social qui se garde de forcer sur le pathos, comédie enjouée qui grince plus souvent qu’à son tour, le film trouve son équilibre dans un ton doux-amer qui évoque par moments les riches heures de la comédie italienne. La façon dont le père donne des leçons d’arnaque à son fils ne peut pas par exemple nous renvoyer au premier sketch des Monstres de Dino Risi. Toute la richesse du film est en effet de nous permettre de slalomer entre le général (une société qui part en capilotade) et le particulier (le passage de l’adolescence à l’âge adulte, quand on s’affranchit de la tutelle familiale pour tenter de réaliser ses propres rêves). Saluons au passage la prestation des deux acteurs principaux : Kad Merad, d’une belle sobriété, prouve une nouvelle fois qu’il trouve sa place dans tous les registres, et Kacey Mottet Klein, remarqué dans Quand on a dix-sept ans (de Téchiné) et parfait dans le récent Vent du Nord, où il avait déjà quelques comptes à régler avec son Philippe Rebbot de père.
Yves Alion
Film français de Xabi Molia (2018), avec Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud. 1h24
Critique en partenariat avec l’ESRA.