Publié le 9 décembre, 2017 | par @avscci
0Coco de Lee Unkrich et Adrian Molina
Dans la famille de Miguel, la musique est bannie depuis des générations, ce qui n’empêche pas le gamin de rêver y faire carrière. Pour y parvenir, il va profiter de la fête des morts, un compromis mexicain épicé entre la Toussaint et Halloween, pour élucider le mystère de ses ancêtres et conjurer la malédiction qui entrave son avenir. Comme souvent chez Pixar, Coco transcende allègrement les tabous. À commencer par celui de la vieillesse déjà évoqué dans Là-haut (2009) et personnifié ici par une grand-mère grabataire et atteinte de démence sénile. Après s’être vu confier la réalisation de Toy Story 3, Lee Unkrich orchestre cette fois avec Adrian Molina un étonnant voyage au pays des morts qui a le mérite d’appeler un chat un chat, tout en célébrant la valeur suprême aux yeux des Studios Disney, sa maison mère : la famille, cette unité qui « fait valoir tous les zéros de la vie », pour détourner l’expression de Fontenelle. Le film s’appuie ainsi sur une soigneuse observation de cette tradition mexicaine émaillée çà et là de clins d’œil à ces comédies musicales de l’âge d’or hollywoodien dont l’exotique Carmen Miranda était l’une des étoiles. Sur le plan graphique, Coco met en scène des hordes de revenants, zombies et autre désossés qui réussissent à être plus touchants qu’effrayants. Une prouesse technico-esthétique qui confirme à quel point Pixar continue à écraser la concurrence par son obsession de l’innovation, dans un monde de l’animation pourtant en ébullition permanente.
Jean-Philippe Guerand
Film d’animation américain de Lee Unkrich et Adrian Molina (2017), avec les voix françaises d’Andrea Santamaria, Ary Abittan, François-Xavier Demaison. 1h 40.
Critique en partenariat avec l’ESRA.