Critiques de films

Publié le 16 janvier, 2024 | par @avscci

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Critique – Alphonse de Nicolas Bedos

Que ceux qui ne regardent les films qu’à travers le filtre des chroniques judiciaires ne nous en veuillent pas, nous avons eu, malgré tout ce qui se dit, la curiosité de voir Alphonse. Mieux, ou pire : nous l’avons aimé. Beaucoup. Nous ne sommes pas pour autant des inconditionnels de Nicolas Bedos. Pour tout dire son dernier film, Mascarade nous a semblé un peu sec, l’ironie assassine de son auteur n’étant pas, comme c’était le cas pour Monsieur et Madame Adelman et La Belle Epoque, adoucie par de véritables élans de tendresse. Alphonse retrouve cet équilibre entre la provocation première et un humanisme d’autant plus délicat qu’il n’apparaît que peu à peu. Sur une idée de Jean Dujardin (prodigieux dans le rôle-titre), la série raconte les affres d’un paumé qui pour rendre service à un père défaillant devient un gigolo que le tout-Paris s’arrache. D’où une série de sketchs plus ou moins fous où notre homme compose des personnages hauts en couleur pour satisfaire la gent féminine. Bien sûr d’aucuns ont vu dans cette série de la vulgarité, doublée de misogynie. Eternel refrain. Que l’on nous permettre d’y voir, au contraire, derrière la flamboyante provocation, une ode à ceux qui ne renoncent pas malgré les morsures de l’âge à rêver d’une plénitude amoureuse. Il y a bien sûr des airs entêtants du cinéma de Blier dans cette affaire (avec qui Dujardin avait tourné Le Bruit des glaçons), le Blier de la grande époque, celle ou tous ses pieds de nez, toutes ses irrévérences se transformaient en or. Bedos possède un ADN qui ne ment pas : il sait également écrire. Et Alphonse permet de ne plus avoir de doutes : il sait également filmer. de son art. 

Mini-série française de Nicolas Bedos (2023), avec Jean Dujardin, Pierre Arditi, Nicole Garcia, Charlotte Gainsbourg. 6 x 50 minutes. Disponible sur Amazon Prime.

Yves Alion




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