Critique

Publié le 15 août, 2024 | par @avscci

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City of darkness de Soi Cheang

Hong Kong, années 1980. La Citadelle de Kowloon, une enclave déshéritée, seul quartier de la ville à ne pas être soumis à la juridiction britannique, est dirigée par le chef de gang Cyclone qui essaye d’y faire régner un semblant d’ordre et de paix. Mais lorsque les autorités coloniales annoncent son démantèlement, le fragile équilibre qui régnait entre les bandes rivales s’effondre et une nouvelle guerre de territoires peut commencer. Avec un tel pitch, Soi Cheang a parfaitement conscience de proposer un récit archétypal et quasiment premier degré dont l’intrigue, malgré une première partie qui s’engage joliment dans la chronique sociale, est immédiatement identifiée comme un prétexte plaisant pour multiplier les scènes d’action et les moments de bravoure, rivalisant d’inventivité et de savoir-faire. Les combats se déroulent ainsi principalement au corps-à-corps, à grand renfort d’objets contondants ou tranchants du quotidien, et de chorégraphies spectaculaires et aériennes. Ils s’avèrent évidemment presque systématiquement inégaux (les « bons » étant vieillissants et/ou blessés, les « méchants » étant magiquement invulnérables) afin de jouer la carte de l’exploit surhumain à accomplir, et de ménager jusqu’à la fin un sus pense haletant. Si l’on ajoute à cela le toujours très efficace cocktail de violence assumée et d’humour décalé, Soi Cheang ne réinvente pas grand-chose, mais propose une démonstration ultra réjouissante en forme d’hommage appuyé aux grands maîtres du cinéma d’action hongkongais.

Marie-Pauline Mollaret

City of Darkness Twilight of the Warriors. Film hongkongais de Soi Cheang (2024), avec Louis Koo, Raymond Lam, Terrance Lau, Philip Ng, Tony Wu. 2h05.




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