Critique Aline de Valérie Lemercier

Publié le 11 novembre, 2021 | par @avscci

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Aline de Valérie Lemercier

Aline est le sixième film de Valérie Lemercier. En 1997, elle passait pour la première fois derrière la caméra pour un remake de Quadrille, de Sacha Guitry (1936). La cinéaste était fidèle au rythme parfait du grand Sacha, à l’éclat de son texte et de sa dramaturgie. Son travail formel était d’une grande précision, elle inventait des solutions visuelles toujours inattendues. Il y eut donc quatre autres longs-métrages : deux d’entre eux furent accueillis avec réserve par le public et la critique : Le derrière (1999) et 100% Cachemire (2013). Mais en 2005, Palais Royal réunit presque 3 millions de spectateurs. 16 ans après, l’audace du propos reste entière. Et pas seulement parce que Lemercier osait y interpréter la mythique Lady Diana. Tous ses talents s’y trouvaient réunis, comme dans le subtil et sensible Marie-Francine de 2017. C’est une cinéaste qui fait rire en attaquant, et en montrant, la méchanceté. Son humour est nourri par la tendresse et la cruauté. Avec Aline, film extrêmement ambitieux, extrêmement concerté, elle oublie la cruauté et n’exprime que la tendresse, l’admiration qu’elle éprouve pour son modèle, Céline Dion. On pouvait être indifférent à Claude François et adorer le Cloclo de Florent Emilio Siri (2012) parce que la fascination n’excluait jamais la radicalité du portrait. Ici on ne se résout pas à suivre Lemercier dans sa célébration univoque, trop prudente, d’une star mondiale dont on voudrait apercevoir autre chose qu’une légende dorée, même si tout est spectaculaire, élégamment sophistiqué, dans le film. Déception donc, pour les admirateurs sincères d’une cinéaste importante, de la voir rester au bord du gué, et quitter l’ambiguïté créatrice qui nourrissait ses films précédents.

René Marx

Film franco-canadien de Valérie Lemercier (2021), avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud, Roc Lafontaine. 2h03.




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