Publié le 5 juin, 2018 | par @avscci
0Actu dvd mai 2018 – Anthologie Rainer Werner Fassbinder
On ne louera jamais assez la qualité du travail effectué par Carlotta autour de l’œuvre pléthorique mais pas toujours facile de Rainer Werner Fassbinder (1945-1982), à travers quatre coffrets magistraux sortis en 2005, mais aussi la série fleuve Berlin Alexanderplatz, en 2007. C’est aujourd’hui en Blu-ray que paraissent quinze titres qui composent une anthologie raisonnée de son œuvre. L’amour est plus froid que la mort, Le Bouc, Effi Briest (1969), Prenez garde à la sainte putain (1971), Le Marchand des quatre saisons (1972), Martha (1974), Les Larmes amères de Petra Von Kant, Tous les autres s’appellent Ali, Le Droit du plus fort (1975), Roulette chinoise (1976), sa contribution au documentaire L’Allemagne en automne, L’Année des treize lunes (1978), Le Mariage de Maria Braun (1979), Lola, une femme allemande (1981) et Le Secret de Veronika Voss (1982) existaient déjà en DVD. Force est de constater toutefois que plusieurs films ont disparu de cette nouvelle édition : les courts métrages Le Petit Chaos et Le Clochard (1966), les téléfilms Le Voyage à Niklashausen (1970), Rio das Mortes (1971) et Peur de la peur (1975), mais aussi Les Dieux de la peste (1970), Pourquoi monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ?, Le Soldat américain, Maman Küsters s’en va au ciel (1975), Le Rôti de Satan (1976) et La Troisième Génération (1979). Côté suppléments, on n’a que l’embarras du choix, le parti pris de cette édition consistant à multiplier les angles d’approche en faisant appel à des critiques (Jean Douchet, Heike Hurst, Nicolas Ripoche, Patrick Straumann, Marielle Silhouette, Nicole Brenez, Cédric Anger), mais aussi au point de vue d’une technicienne (la directrice de la photo Caroline Champetier) et à des collaborateurs proches du cinéaste (le chef opérateur Michael Ballhaus et l’actrice Hanna Schygulla), lui-même présent à travers deux entretiens de 1977 et le long métrage documentaire de Life, Love and Celluloid (1998) de Juliane Lorenz qui constitue une introduction idéale à cette œuvre foisonnante. Simultanément émerge du néant une autre série en cinq épisodes, Huit heures ne font pas un jour (1972-1973), jusqu’alors inédite en France, qui s’attache à une famille de la classe ouvrière à travers ses aspirations existentielles. Un documentaire de quarante minutes contextualise par ailleurs ce projet ambitieux dans le paysage politico-économique plutôt favorable de l’époque.
Jean-Philippe Guerrand
Carlotta Films