Star Wars : L’Ascension de Skywalker de J.J. Abrams

Les liens du sang sont-ils inaliénables ? Notre héritage familial nous définit-il? Ce sont les questions que pose le dernier volet Star Wars. Pour autant, les studios eux-mêmes n’arrivent pas à faire tabula rasa du passé et se complaisent dans la résurrection sacro-sainte des personnages qui ont autrefois fait la grandeur de la saga. La nouvelle génération se trouve donc étouffée par un héritage qui ne laisse pas place à du renouveau. À croire que pour rallier les fans, la même recette doit être utilisée encore et encore jusqu’à son épuisement le plus total. S’il n’y a donc aucune prise de risques de la part des studios qui préfèrent favoriser le mercantilisme, les images n’en restent pas moins époustouflantes techniquement parlant. Malgré la mort de Carrie Fisher, la princesse Leia est bel et bien vivante et on ne remarquerait presque pas la différence. Mais c’est l’un des rares points positifs du film. La longue chasse au trésor dans laquelle se sont embarqués Rey et ses amis est beaucoup trop facile, beaucoup trop lisse, notamment suite au manque de forces antagonistes dignes de ce nom et de deus ex machina à répétition. Le scénario est empreint de fragilités, les dialogues sont descriptifs, aucune émotion ne transparaît. Alors que nos personnages tentent d’évoluer et de dépasser un manichéisme ambiant, les scénaristes n’ont pas pu s’empêcher de terminer sur une note fleur bleue, note qui met un point final à deux heures trente de vide et désillusion. Alors, Ascension de Skywalker, oui, mais duquel ? En tout cas pas du film.

Camille Sainson

Star Wars: The Rise of Skywalker. Film américain de J.J. Abrams (2019), avec Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac. 2h22.