Publié le 15 juillet, 2019 | par @avscci
0Persona non grata de Roschdy Zem
Jeunes loups aux dents longues associés dans le sauvetage d’une entreprise de travaux publics en difficulté, José et Maxime se retrouvent harcelés par un mystérieux maître-chanteur qui va les vampiriser pour mieux les couler. Persona non grata est la transposition française du film brésilien de Beto Brant O Invasor, l’intrus (2001), primé notamment à Sundance et lui-même tiré d’un roman de l’écrivain local Marçal Aquino. C’était l’esquisse prémonitoire sur la spéculation immobilière du fameux Aquarius (2016) de Kleber Mendonca Filho. En s’appropriant cette histoire d’hommes, dont il s’est offert le mauvais rôle en fin connaisseur, Roschdy Zem s’attache surtout à la réaction en chaîne que peut provoquer un événement presque anodin et à la remise en cause progressive d’une amitié. Il dispose pour cela de deux interprètes de choix en la personne de Nicolas Duvauchelle et Raphaël Personnaz, que tout opposait a priori. La mécanique est celle d’un polar à l’issue inéluctable qui joue davantage sur ses confrontations humaines que sur des rebondissements artificiels. Sans rien chercher à révolutionner, Persona non grata est un drame solide qui fait la part belle à ses interprètes en jouant sur la morale et la psychologie. Roschdy Zem nous entraîne dans une sorte de voie sans issue dont on sait très vite que personne ne pourra s’en sortir, tout l’intérêt résidant dans la façon dont il gère cet exercice de style en termes de mise en scène. Bref, quand le bâtiment ne va pas… rien ne va…
Jean-Philippe Guerand
Film français de Roschdy Zem (2019), avec Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle, Raphaël Personnaz. 1h32.