Publié le 16 mai, 2018 | par @avscci
0Et mon coeur transparent de Raphaël et David Vital-Durand
Alors que nous déplorons la disparition de Vittorio Taviani, une nouvelle fratrie fait son entrée dans le monde du cinéma. Certes les Vital-Durand ne sont pas d’emblée à la hauteur des signataires de Padre padrone. Mais il est vrai qu’ils ne labourent pas non plus les mêmes terres cinématographiques. Venus du clip, les réalisateurs de Et mon coeur transparentse sont manifestement régalés à trouver une forme qui ne les fasse pas suspecter de tiédeur esthétique. Il est des trouvailles dans leur film qui méritent à cet égard d’être saluées. Et ce pas seulement sur le plan du montage ou de la lumière, mais aussi pour ce qui concerne la bande-son, d’une sophistication rare. Mais c’est sans doute par là que le film pèche, tant les efforts des cinéastes semblent parfois forcés, au détriment de la vérité des personnages. Les films noirs de la grande époque (auxquels Et mon coeur transparent se réfère de toute évidence) n’étaient sans doute pas naturalistes, cadrages et jeux de lumières devenant des enjeux majeurs, mais ils ne renonçaient pas pour autant à une certaine simplicité, un désir d’être en prise directe avec le spectateur, ce qui n’est pas le cas ici. Notre sentiment reste donc mitigé, quel que soit le talent de comédiens confirmés comme Caterina Murino et Julien Boisselier (on se damnerait pour posséder un tel timbre), Serge Riaboukine et Julie Marboeuf . Yves Alion
Film français de Raphaël et David Vital-Durand (2018), avec Julien Boisselier, Caterina Murino, Serge Riaboukine, Julie Marboeuf. 1h 26. Sortie en salle le 16 mai 2018.
Critique en partenariat avec l’ESRA.