Publié le 20 février, 2018 | par @avscci
0Moi, Tonya de Craig Gillespie
1994. Un fait divers crapoteux perturbe les Jeux Olympiques de Lillehammer, quand la championne américaine de patinage artistique Nancy Kerrigan est victime d’une agression à la barre de fer fomentée par le mari de sa rivale, Tonya Harding, laquelle devient le vilain petit canard de sa discipline et se voit exclue de sa fédération et stigmatisée par l’opinion publique. En s’attaquant au biopic de ce personnage sulfureux, Craig Gillespie a pris le parti de l’humour et de la charge. Il a choisi pour cela de confier le rôle principal de Moi, Tonya à une authentique reine de beauté, Margot Robbie, qui se livre à un numéro de haute voltige et réussit à rendre touchant ce personnage. Face à elle, une mère abusive d’anthologie que campe Allison Janney à qui sa composition a déjà valu un Golden Globe amplement mérité. On pense volontiers à certaines comédies italiennes de l’âge d’or en assistant à ce calvaire des temps modernes dont Tonya est clairement désignée comme la victime expiatoire, d’abord de sa marâtre frustrée et dérangée, ensuite de son mari et entraîneur, macho abusif et pathétique. On en viendrait presque à oublier que Tonya Harding a marqué l’histoire de son sport en devenant la première Américaine à exécuter un triple axel en compétition. Triomphe d’une volonté qui était sans doute aussi la conséquence du traitement de choc que lui a infligé sa mère. Ajoutez à cela une bande originale de rêve et vous n’aurez que de bonnes raisons d’aller découvrir cette comédie féroce.
Jean-Philippe Guerand
I, Tonya. Film américain de Craig Gillespie (2017), avec Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney. 2h01.
Critique en partenariat avec l’ESRA.